Albanie : nouvelles actions violentes devant le Parlement

Au cours des derniers mois, la tension entre les principales forces démocratiques albanaises s’est progressivement accentuée, notamment sur la question de la réforme de la justice, dont l’opposition parlementaire dit avoir été écartée par le pouvoir exécutif.

Le 13 février 2019, le président du Parti démocratique (centre droit) Lulzim Basha a donné rendez-vous à ses partisans le samedi suivant devant l’Assemblée nationale pour y manifester leur mécontentement avant de déclarer que le régime actuel devait « être renversé à tout prix ». Ainsi, le 16 février, plusieurs milliers d’opposants qui reprochent au Premier ministre Edi Rama (Parti socialiste d’Albanie) de prétendus liens avec la criminalité organisée se sont massivement regroupés, afin de demander le départ du chef du gouvernement. Pour rappel, E. Rama, arrivé au pouvoir en 2013, a été reconduit dans ses fonctions en 2017.

Après avoir brisé plusieurs vitres du Parlement et malgré le dispositif policier disposé sur l’ensemble du site, une poignée de manifestants s’est introduite dans le bâtiment avant d’être vigoureusement repoussée à l’extérieur. Par la suite, les opposants ont été contenus par les forces de l’ordre, puis progressivement dispersés.

Les actes de violence ont repris le mardi 26 février. Après un nouveau regroupement à proximité de l’Assemblée et la tentative des manifestants d’empêcher l’entrée des parlementaires au sein de l’édifice, des échauffourées ont une nouvelle fois éclaté avec les policiers sécurisant le bâtiment. Les forces de l’ordre, essuyant des jets de projectiles, ont fait usage de gaz lacrymogène pour favoriser la dispersion des manifestants. Certains véhicules de police ont été incendiés avant que les effectifs déployés en renfort ne ramènent le calme aux abords du Parlement. Le même jour, L. Basha et Monika Krimedi (membre du Parlement et dirigeante du Mouvement socialiste pour l’intégration) ont menacé le gouvernement de la poursuite du mouvement insurrectionnel, jusqu’à obtention de sa démission. Pour sa part, Edi Rama poursuivait dans le même temps ses déplacements prévus en province, sans répondre aux provocations de l’opposition.

Sources : Vecher MK, News 24 Albania, Top Channel Albania, AFP, Le Télégramme.