Bosnie-Herzégovine : des réfugiés malvenus à Lipa

À la suite de l’exode de milliers de migrants traversant les Balkans pour rejoindre l’Europe de l’Ouest, un camp d’une capacité d’ccueil de 120 places a été récemment ouvert à Lipa (canton d’Una-Sana), près de Bihać. Il est financé par les autorités locales, mais aussi par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Actuellement, il héberge principalement des Afghans, des Iraniens, des Irakiens et des Pakistanais. Cette présence dérange visiblement les habitants de la localité.

L’association bosno-serbe Povratnici (les rapatriés/reconduits), opposée à l’ouverture du camp et qui aspire au retour de ces réfugiés dans leur pays d’origine, a organisé une réunion publique devant l’église de l’Ascension du Seigneur (Lipa) le 9 juin 2020. Goran Broćeta, un délégué serbe à la Chambre des peuples du Parlement de la FbiH, a alors accusé les hébergés de « fuir le camp et de se promener dans les villages » des alentours, ce qui serait à l’origine d’un sentiment d’insécurité au sein de la population locale.

Au terme de la rencontre, les représentants de Povratnici, et notamment Djordje Radanovic, président du Comité pour la protection des droits des Serbes de la Fédération de Bosnie-Herzégovine, ont sollicité les autorités locales pour la mise en place d’une clôture autour du camp, ainsi que l’emploi de policiers supplémentaires pour surveiller le site. Ils ont aussi demandé à la présidence fédérale de Bosnie-Herzégovine (BiH) d’œuvrer à la conclusion d’accords bilatéraux de réadmission avec l’Afghanistan, l’Iran, l’Irak et le Pakistan.

Une autre de leur demande, formulée auprès de l’État central, est l’arrêt immédiat des travaux d’extension du centre. Un agrandissement signifierait plus de migrants hébergés et les habitants craignent qu’ils ne puissent plus repartir une fois sur place, la Croatie ne souhaitant pas leur entrée sur son territoire. La rumeur veut en effet que les Croates couperaient actuellement des arbres dans le but de construire des murs à la frontière avec la BiH.

Sources : RTRS, Slobodna Bosna, MondoBA, Nezavisne novine.