Depuis plusieurs années, Milorad Dodik, président de la Présidence fédérale bosnienne (proche de Belgrade) et son parti (l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants – SNSD –, exclu de l’internationale socialiste en 2012) ont montré leur opposition au projet d’intégration de la Bosnie-Herzégovine (BiH) à l’OTAN. En février 2019, son conseiller Srdjan Perišić avait mis en garde les Bosniens contre les pièges qui seraient tendus à la RS lors du transfert de compétences, découlant de l’intégration à l’OTAN, entre Banja Luka et Sarajevo.
Le 8 février 2020, M. Dodik a réaffirmé sa position lors d’une déclaration à la presse : tant qu’il occupera son poste au sein de la présidence fédérale et tant que le SNSD sera au pouvoir à la Chambre des représentants, il ne sera pas fait « un seul pas vers l’intégration de la Bosnie-Herzégovine à l’OTAN ». Pour le dirigeant, aucune avancée n’est désormais possible, car il faudrait au préalable qu’un plan national annuel de la BiH, faisant état de l’ensemble des moyens militaires, soit transmis à l’organisation internationale. Plan qui est nécessairement soumis à la validation de la présidence. M. Dodik a confié que « si quelqu’un essaye de parvenir à un accord, il tentera de le démonter » en utilisant les leviers dont il dispose.
Le gouvernement actuel de la République serbe de Bosnie (Željka Cvijanović, SNSD) ne souhaite pas communiquer de données concernant ses moyens militaires à l’échelon fédéral, car il veut converser son autonomie.
Cette intervention publique de M. Dodik intervient alors que l’OTAN n’a pas souhaité relancer le projet d’intégration au cours des derniers mois, n’évoquant qu’un simple « partenariat ».
Sources : Slobodna Bosna, Svobodna Evropa, Glass Srpske.