Par Stéphan Altasserre (sources : Mediapool, Vij Novinite)
Souffrant d’une mauvaise gestion financière, de la concurrence des cliniques privées et n’ayant le plus souvent pas obtenu les crédits suffisants pour se moderniser, le système bulgare de santé est en crise depuis plusieurs années. Cherchant des solutions à cette situation, le gouvernement actuel (Borissov III) tente de favoriser l’assainissement des comptes des hôpitaux publics et d’assurer la survie de plusieurs établissements menacés de fermeture en leur allouant des fonds (Vratsa, Lovetch, etc.)
Dans ce cadre, une nouvelle carte nationale de santé, répertoriant les 240 établissements publics de Bulgarie, a été approuvée par le ministre de la Santé Kiril Ananiev à la fin du mois de mai 2018. Elle identifie précisément les besoins locaux des hôpitaux en spécialistes ainsi qu’en équipement médical et devrait être utilisée prochainement par le gouvernement comme outil de gestion incontournable en matière de santé. Elle devrait notamment permettre de rééquilibrer la répartition géographique des établissements sur le territoire national et de privilégier le renouvellement de l’équipement dans les structures mises en difficulté.
Cette nouvelle politique de gestion des moyens publics a pour corollaire la réduction du nombre de lits dans beaucoup d’hôpitaux. Les chefs d’établissement y sont le plus souvent opposés, craignant que, s’ils acceptent de diminuer leur capacité d’accueil, les crédits alloués par l’État diminuent sensiblement et que cette baisse de revenus aggrave in fine leurs difficultés actuelles. Un de ses principaux détracteurs, Ventsislav Grozev, l’ancien président du syndicat des médecins, l’Association médicale bulgare (BMA), avait évoqué le mois dernier la possibilité pour son organisation de déposer une procédure civile auprès du tribunal de Sofia pour s’opposer à la mise en place de cette carte nationale de santé.
Cependant, lors de la tenue de la 68ème assemblée générale de la BMA, les 8 et 9 juin 2018, une nouvelle direction du syndicat a été élue. Le 13 juin 2018, son nouveau président, le Dr Ivan Madjarov, s’est clairement démarqué des déclarations de son prédécesseur et a affirmé la volonté du syndicat d’opter désormais pour une stratégie plus constructive: il s’agit utiliser la carte nationale de santé pour faire pression sur les autorités afin d’influer sur la planification et d’obtenir l’ouverture de nouveaux établissements médicaux.
