Géorgie/Russie: des échanges plus amers que doux

Le député russe au Conseil de la Fédération Grigori Karassine et le Représentant spécial du Premier ministre géorgien en charge des relations avec la Russie Zourab Abachidze ont échangé par visioconférence le 27 novembre 2020 dans le cadre du dialogue informel russo-géorgien. Ils ont évoqué l’accord tripartite signé le 9 novembre entre Azerbaïdjan et Arménie sous l’égide de la Russie au sujet du Haut-Karabagh. Ils ont souligné le fait que cet accord allait permettre de débloquer les communications et les réseaux de transport dans la région du Caucase du Sud, Géorgie incluse.

En particulier, G. Karassine a noté que « dans le contexte de l’amélioration de la situation épidémiologique, il sera possible d’envisager la reprise des vols directs entre Géorgie et Russie ». Z. Abachidze a sobrement ajouté qu’il serait malvenu de « politiser » le sujet : la décision de reprise de ces vols relève de la volonté politique de Moscou qui a unilatéralement pris la décision de les interrompre en juillet dernier, alors que « aucune russophobie à l’égard des touristes russes » n’était à signaler en Géorgie.

À la fin de la réunion, Z. Abachidze a tenu à évoquer la situation des régions d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud où la Russie poursuit le processus de « borderisation » le long des lignes d’occupation, se livrant selon Tbilissi à des violations flagrantes des droits de l’homme. Z. Abachidze a dénoncé le processus en cours qui s’apparente selon lui à une annexion de facto. Pour G. Karassine, en revanche, ces allégations sont dépourvues de fondement et la Russie ne viserait qu’à « assurer la sécurité des personnes ». En retour, le sénateur russe a souligné la nécessité de mettre un terme aux « provocations et franchissements illégaux de la frontière ».

Sources : Ministère russe des Affaires étrangères, Georgia Today, Vestnik Kavkaza, Gazeta.ru.