Kosovo : vers une partition ?

Steven Meyer, numéro 2 du Groupe de travail de la CIA sur les Balkans au début des années 1990, a récemment déclaré à la presse serbe que la solution qui lui apparaissait la plus logique pour le Nord Kosovo était la conclusion d’un accord entre Belgrade et Pristina sur la partition du territoire, de part et d’autre d’une frontière naturelle, l'Ibar. Pour l’intéressé, désormais président du Programme de sécurité nationale à la Daniel Morgan Graduate School of National Security, le nord du pays, qui abrite des enclaves serbes,reviendrait ainsi à la Serbie, tandis que le sud irait à l’actuel État kosovar. Une telle solution entraînerait bien sûr le déplacement des populations qui ne voudraient pas vivre d’un côté ou d’un autre.

Depuis plusieurs années, Washington souhaite résoudre les querelles territoriales entre Belgrade et Pristina portant sur le Kosovo. In fine, cette nouvelle frontière serait le seul compromis durable envisagé, même s’il ne peut satisfaire officiellement Belgrade et les populations serbes résidant au sud du pays. Pour Steven Meyer, « les deux parties doivent renoncer à quelque chose de précieux » pour qu’un tel accord soit viable : les Kosovars à une partie de leur territoire actuel et les Serbes au territoire situé au sud de l’Ibar. Ce type de compromis ne peut évidemment être proposé directement par les États-Unis, car Washington se verrait alors accuser d’ingérence. Une telle partition ne pourrait en outre se faire qu’avec le contrôle d’organisations internationales telles que l’ONU, l'OSCE ou encore l'UE, voire grâce à des vérifications et équipes d’inspections conjointes. Cette démarche et ce parrainage permettraient de diminuer les craintes serbes quant à la protection des sites religieux, culturels et historiques.

Enfin, l’ancien cadre de la CIA a suggéré la tenue d’un référendum dans la vallée de Presevo pour déterminer si les habitants de ce territoire souhaiteraient être rattachés à la Serbie ou au Kosovo.

Sources : Diplomacy and Commerce, Kurir, ALO RS.