La Lituanie appelle l’Estonie à la prudence dans sa relation avec Moscou

Le lendemain de la rencontre organisée le 18 avril 2019 à Moscou entre la Présidente estonienne Kersti Kaljulaid et son homologue russe Vladimir Poutine, le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevičius a commenté cet événement historique pour la région : selon lui, l’Estonie devrait coordonner ses actions et faire preuve de prudence dans son dialogue avec Moscou : « Il est toujours plus efficace de se coordonner et d’agir de façon unie […] parce qu’il y aura toujours des tentatives pour nous diviser et tester l’unité des pays européens et des États baltes », a déclaré le Ministre à la presse.

L. Linkevičius a affirmé que Tallinn n’avait fourni aucune information concernant les sujets qui allaient être évoqués par les deux chefs d’État lors de leur entretien. Et il a formulé l’espoir d’obtenir plus de détails maintenant que la rencontre avait eu lieu…

Tout en admettant qu’il n’avait pas à évaluer les visites réalisées par les autorités d’autres pays, il a rappelé que la Russie avait tout intérêt à montrer qu’elle n’est pas isolée, voire à donner l’impression de relations normales de coopération. Or un tel entretien peut contribuer à cette illusion.

Il craint que cette ébauche de dialogue initiée par Tallinn ne serve d’écran de fumée pour ne rien faire évoluer. « Après tout, la Russie ne regrette pas le fait qu’elle a annexé 20 % du territoire géorgien en 2008 ou la Crimée en 2014 », a ajouté le Ministre.

La Présidente estonienne, à l’issue de son entretien avec V. Poutine, a affirmé qu’ils étaient parvenus à évoquer des sujets difficiles tout en manifestant un respect mutuel. Elle a aussi affirmé qu’il était temps maintenant de relancer le programme de coopération entre la Russie et l’Union européenne, un point que L. Linkevičius a refusé de commenter tant qu’il n’aurait pas plus d’informations.

La Lituanie est actuellement le seul pays de l’UE à ne pas entretenir de relations avec la Russie au-dessus des échanges diplomatiques. Vilnius estime en effet que ce serait encourager Moscou à poursuivre sa politique agressive.

Sources : The Baltic Times, Delfi.lt, BNS.