Lendemain de « révolution » à Bichkek: Reportage

Le 7 avril 2010, le Kirghizstan a été secoué par de violentes manifestations. Elles ont mené au renversement du Président Kourmanbek Bakiev, accusé de corruption et de dérives autoritaires par une partie de la population. Reportage le lendemain dans les rues de Bichkek.


Dès la fin de matinée à Bichkek, plusieurs milliers de personnes font le siège de la Maison Blanche, le palais présidentiel kirghize. Des affrontements avec la police font plusieurs dizaines de morts. La nuit tombant, certains bâtiments officiels de la capitale seront détruits et des pillages en tout genre seront perpétrés.


1. Le lendemain, Bichkek porte les stigmates de 24 heures de violences. Le Président K.Bakiev est parti. Pour l’instant, personne ne sait où il est. Toutes les rumeurs circulent. La population vient constater les conséquences de ce qu’on appelle déjà une révolution. L’ambiance est calme mais des heurts continuent de se produire durant la nuit.


2. La Prokuratura, l’un des premiers bâtiments officiels attaqués, brûle encore. La veille, certains manifestants l’ont vidé de tout ce qui avait de la valeur, avant de le saccager et d’y mettre le feu.


3./4. Le palais présidentiel, quant à lui, est investi par des pilleurs et des casseurs, tandis que des centaines de personnes, réunies sur le parvis, les appellent à cesser. Le bureau du Président a été incendié.


5. Des milices civiles volontaires se sont spontanément constituées et tentent de veiller à ce que la situation se rétablisse au plus vite. Les miliciens se nouent un brassard de tissu blanc pour se reconnaître. Ici, l’homme exhorte de jeunes curieux à descendre du char sur lequel ils sont juchés, car «des hommes sont morts dedans».


6. L’heure est effectivement au recueillement. Il y a eu 87 morts et des centaines de blessés.

Photographies: © Samuel Carcanague, 2010.

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