Lettonie : des cérémonies des 8 et 9 mai sous tension

Par Céline Bayou (sources : Delfi.lv, Baltnews.lv, Mixnews.lv, Vesti.lv)

Alors que la classe politique lettone et des vétérans de la guerre (ayant combattu des deux côtés du front) ont célébré, le 8 mai, la fin de la Seconde Guerre mondiale et rappelé que, pour la Lettonie, cette date marquait le début de la longue occupation soviétique, alors que les russophones et vétérans de l’Armée rouge s’apprêtent à célébrer un 9 mai -marquant la victoire soviétique sur le fascisme- sous tension, l’ambassadeur de Russie à Riga a été convoqué par le ministère letton des Affaires étrangères le 7 mai.

Alexandre Vechniakov se voit en effet reprocher les propos tenus lors d’une interview accordée au journal Vesti Segodnia: il y évoque certaines forces politiques qui, en Lettonie, encouragent les humeurs antirusses voire russophobes de la population. Il y dénonce également des tentatives de distordre les faits historiques, notamment en vue de faire des collaborateurs nazis de Lettonie des héros. Puis il se livre à une critique du ministre letton des Affaires étrangères, Edgars Rinkēvičs, auquel il reproche d’avoir fait une comparaison entre la Russie actuelle et le troisième Reich, notant que les autorités lettones ont-elles-mêmes reproché au ministre ce parallèle et rappelant que, si le ministre ne présente pas d’excuses pour cette sortie, les diplomates russes n’auront dès lors aucune raison de lui serrer la main à l’avenir.

Au ministère letton, on estime que la Russie, qui a pris part à l’écrasement du fascisme et en tire une telle fierté, devrait balayer devant sa porte et se préoccuper de la résurgence du racisme, de la xénophobie et de l’extrémisme sur son propre territoire, autant de maux qui relèvent de la démarche organisée d’un État et non d’individus isolés, selon les autorités lettones.