Lituanie : des armes pour l’Ukraine ou pas ?

Par Céline Bayou (sources : Interfax-Ukraine, KyivPost, Vesti.lv)

Cela fait quelques mois déjà que les déclarations contradictoires se succèdent, en Lituanie, à propos de la fourniture d’armes à l’Ukraine. Déjà, en février 2015, le ministre des Affaires étrangères, Linas Linkevičius, avait assuré que la Lituanie avait déjà commencé à livrer des armes à Kiev. Puis, le 21 juin 2015, l’ambassadeur de Lituanie à Kiev, Marius Janukonis, a déclaré sur la chaîne ukrainienne de télévision Canal5 que des pas avaient été faits à Vilnius afin de faciliter l’envoi d’armes à l’Ukraine: «La volonté politique est là», a-t-il déclaré, «et les autorités l’ont déclaré en public. […] Je ne peux pas donner de détails mais nous sommes prêts.»

Cette prise de parole a valu une mise au point de la part du Premier ministre lituanien, Algirdas Butkevičius qui, dès le lendemain, a précisé que le gouvernement ne pouvait prendre une telle décision sans rencontrer préalablement le Conseil lituanien de défense et qu’à sa connaissance, aucune réunion n’avait été prévue dans un délai rapproché. Lorsque des journalistes lui ont demandé si la Lituanie avait coordonné la question de la fourniture d’armes à Kiev avec les pays voisins, le chef du gouvernement a refusé de répondre. Il a en revanche noté que l’ambassadeur avait, par ses affirmations, outrepassé ses fonctions: «Nous soutenons l’Ukraine mais nous ne lui fournissons pas d’armes», a-t-il précisé.

À la suite de ce léger cafouillage dans la communication gouvernementale lituanienne, la Lettonie voisine s’est, elle aussi, exprimée sur la question. L’ambassadeur letton auprès de l’Otan Māris Riekstiņš a estimé que son pays ne «pouvait pas suivre la Lituanie et prendre une décision liée à la fourniture d’armes». Les experts du ministère letton de la Défense examinent les options qui pourraient s’avérer les plus utiles et réalistes pour aider l’Ukraine. L’offre militaire que pourrait faire la Lettonie s’avérerait inutile, selon le ministre. Dès lors, le pays préfère poursuivre la stratégie déjà mise en œuvre, et qui consiste à fournir de l’aide financière et humanitaire à l’État ukrainien et aux autorités locales.