Alors que les discussions concernant le prochain CFP (Cadre financier pluriannuel) de l’Union européenne ont occupé les esprits cette semaine, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevičius, a tenu à rappeler l’importance du schéma de transit qui permet aux citoyens russes de circuler entre l’enclave de Kaliningrad et le reste de la Russie via la Lituanie.
Conformément à cet accord négocié dans la foulée de l’adhésion de la Lituanie à l’UE en 2004, les citoyens russes voyageant par train bénéficient d’une procédure simplifiée de transit, les documents leur étant délivrés directement par les représentants des autorités lituaniennes à bord des trains. Ils seraient plus d’un millier chaque jour (soit 6 millions de personnes depuis 2005) à profiter de ce schéma qui leur permet de traverser sans encombre un pays membre de l’UE et de l’espace Schengen.
Or, cette procédure a un coût, estimé par Vilnius à 215 millions d’euros réclamés à ce titre dans le prochain programme de financement européen 2021-2027. Mais le président du Conseil européen Charles Michel a, lui, proposé d’allouer 139 millions d’euros seulement à la procédure.
Pour L. Linkevičius, c’est la sécurité même de la région et de l’UE qui serait mise en cause par la modestie de la subvention. Le Président lituanien, Gitanas Nausėda, a également insisté sur l’importance de ce poste, tout en prévenant que la Lituanie saurait se montrer responsable : il n’est pas question d’interrompre tout transit si la subvention n’est pas jugée suffisante mais Bruxelles doit comprendre que la question, communautaire, ne peut être portée à la charge de la seule Lituanie. Si déficience il devait y avoir faute de financement, la responsabilité en incomberait à l’UE, dont les traités engagent bien la liberté de transit. Sans compter les tensions que la situation engendrerait dans la relation Russie/UE.
Sources : The Baltic Times, BNS, RFE/RL, LRT.LT.