Lituanie : salaires, inflation, pauvreté et… perceptions

Par Céline Bayou (sources : Delfi.lt, The Baltic Times)

Un sondage réalisé en Lituanie a montré que 9 Lituaniens sur 10 estiment que la hausse des prix est plus rapide que celle des salaires, alors que les statistiques, elles, montrent le contraire. En effet, selon le Département aux statistiques de Lituanie, l’inflation annuelle se situait, en septembre 2017, à 4,6%, tandis que le salaire moyen croissait de 8,7% (et que la hausse du PIB se situait à 4%). Pour autant, un sondage réalisé par l’Institut Spinter tyrimai a montré que la perception des Lituaniens dessinait une tout autre réalité.

À la question «Qu’est-ce qui, selon vos observations, a augmenté le plus au cours des derniers mois – les salaires ou les prix?», 93% des personnes interrogées ont répondu «Les prix!» Qui plus est, 71% des sondés ont déclaré n’avoir pas ressenti au cours des derniers mois la croissance du pays.

Ce résultat n’étonne pas le directeur de Spinter tyrimai, Ignas Zokas: «C’est comme demander où l’herbe est la plus verte. On ressent toujours avec plus d’acuité la hausse des prix que celle des revenus. Quant à la croissance du PIB, ou de l’économie en général, elle se reflète dans les chiffres. Mais ce que chacun éprouve personnellement, c’est l’évolution de ses revenus et ce qu’il peut acquérir avec, tout particulièrement aujourd’hui, alors que les prix augmentent vite. De manière générale, on ne sait pas si les gens ont jamais ressenti, dans toute l’histoire du pays, que la vie s’améliorait. Même avant la crise de 2007, seuls les plus jeunes et ceux dotés des plus hauts revenus s’exprimaient ainsi. Mais les aspects positifs sont vite oubliés, alors que les aspects négatifs sautent plus longtemps aux yeux.»

Et le directeur de l’Institut de conclure sur la saison: l’automne n’est pas le meilleur moment pour interroger les Lituaniens sur leur humeur.

Plus globalement, les statistiques montrent aussi qu’en 2016, 30,1% des Lituanies se situaient au bord du seuil de pauvreté. C’est le ratio le plus élevé des trois États baltes (28,5% en Lettonie, 24,4% en Estonie).