L’Ukraine rend hommage aux victimes de la déportation des Tatars de Crimée

Le 11 mai 1944, Joseph Staline signe une résolution secrète du Comité de défense de l’État (GKO) sur les Tatars de Crimée planifiant leur déportation, sur les recommandations de Lavrenti Béria, alors à la tête du NKVD. Ce texte accuse arbitrairement les Tatars de Crimée de trahison et de collaboration massive avec l’Allemagne nazie pendant l'occupation de la Crimée par les troupes hitlériennes de 1941 à 1944. Sur ce prétexte, la déportation commence le 18 mai 1944 de tous les lieux habités de la Crimée, sous les ordres de milliers d'officiers du NKVD. Dès lors, environ 250 000 Tatars sont expulsés vers des régions éloignées de l’URSS, du nord de l'Oural aux républiques d'Asie centrale.

Le 18 mai 2020, soit 76 ans après, l’Ukraine a commémoré les victimes. Le président de l'Assemblée des Tatars de Crimée, Refat Choubarov, s’est félicité des événements organisés les 17 et 18 mai, consacrés à la mémoire des victimes de ce que l’Ukraine qualifie de génocide.

Cet hommage a aussi fait l’objet d’une nouvelle dénonciation des actes de la Russie envers les Tatars. Dans une déclaration commune des ministres des affaires étrangères de l'Ukraine, de l'Estonie, de la Géorgie, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Pologne, ces derniers dénoncent la « politique criminelle » de la Fédération de Russie au regard de l’annexion jugée « illégale » de la Crimée en 2014 mais également au regard de la politique de réhabilitation de la mémoire de Joseph Staline impulsée par le Kremlin. Plus encore, ils demandent à la Russie « de mettre fin aux violations des principes fondamentaux du droit international » en mettant « pleinement en œuvre les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol ». Les ministres affirment unanimement dans leur déclaration que « la Crimée, c'est l’Ukraine ».

Sources : Novoe Vremia , Ukrinform , kmu.gov.ua.