Mise en service de la centrale nucléaire bélarusse d’Astravets : les pays baltes s’adaptent

En toute discrétion, le Bélarus a mis en service le premier réacteur (1 200 MW) de la centrale nucléaire d’Astravets le 3 novembre 2020. La Lituanie voisine a immédiatement réagi, notamment par la voix de son gestionnaire de transport électrique Litgrid qui a annoncé qu’il réduisait pratiquement à zéro sa capacité d’importation d’électricité bélarusse, ne laissant désormais passer que l’électricité bélarusse et russe destinée à alimenter l’enclave russe de Kaliningrad. Ainsi, Litgrid met en œuvre la loi lituanienne aux termes de laquelle le pays s’est engagé à ne pas acheter d’électricité en provenance de pays où elle est produite au mépris des règles de sécurité.

Le même jour, l’opérateur estonien Elering a affirmé que les importations d’électricité produite en Russie et destinées aux pays baltes allaient être transférées depuis la frontière bélarusso-lituanienne vers la frontière russo-lettone à partir du 5 novembre. Ce déplacement, rendu possible par la signature en septembre d’un accord avec la Russie, pose toutefois au moins deux problèmes : d’une part, la capacité allouée à ce nouveau point d’entrée est deux fois moindre (320 MW) que celle du précédent. C’est d’autre part un scénario qui s’appuie sur une base bilatérale, ce que craignait le ministre lituanien de l’Energie, Žygimantas Vaičiūnas, qui voit d’un mauvais œil ce report vers la Russie.

Cet accord favorable à l’électricité produite en Russie ne devrait être valable que jusqu’en 2025, date à laquelle Estonie, Lettonie et Lituanie prévoient de se déconnecter de l’ancien réseau électrique qui les lie à la Russie et au Bélarus pour se connecter plus à l’Ouest. Jusque-là, des certificats seront nécessaires pour attester de l’origine russe (et non bélarusse) de l’électricité transportée depuis la frontière de la Lettonie.

Actuellement, la Lituanie importe une bonne part de l’électricité qu’elle consomme de Suède.

Sources : The Baltic Course, The Baltic Times, LRT.lt, LETA/BNS.