Roumanie : La neurologie à la manœuvre dans la lutte contre la maladie de Parkinson

Par Stéphan Altasserre (sources : Jurnalul National, Ziarul de Iaşi)

Du 31 mars au 1er avril 2017, la Société pour l’étude de la neuroprotection et la neuroplasticité (SSNN) et la Société de neurologie de Roumanie ont organisé, à Poiana Brașov, la 6e édition du séminaire médical intitulé Movement Disorders Teaching Course. De nombreux chercheurs y ont échangé sur les solutions les plus innovantes pour permettre le diagnostic et le traitement de la maladie de Parkinson.

En Roumanie, cette maladie affecte près de 73.000 personnes, un nombre appelé à s’accroître, ce qui explique l’intérêt de la corporation locale pour le sujet. L’événement, relayé par la presse, a accueilli 300 participants venus non seulement de Roumanie, mais également d’Allemagne, d’Israël, de Suède, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Slovaquie ou encore d’Italie. Il a permis de mettre en valeur la compétence des neurologues locaux et de tordre le coup à certains préjugés à l’égard de la qualité de la médecine dans les pays d’Europe de l’Est. En effet, d’éminents spécialistes internationaux ont fait son apologie lors de ces deux journées.

Le Dr Peter Jenner, spécialiste de renommée mondiale dans le diagnostic précoce et la prévention de la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques a notamment confié avoir été «fasciné» par le niveau d’instruction médicale ainsi que par l’«habileté extraordinaire» de ses collègues locaux, tout en notant une particularité: dans beaucoup de pays, et notamment en Grande-Bretagne, la neurologie est principalement exercée par des hommes, ce qui peut s’expliquer par la vulnérabilité particulière de ce sexe à certaines maladies neurologiques, telles que Parkinson. Ce n’est pas le cas en Roumanie, où les femmes médecins sont également très nombreuses à choisir de faire carrière dans ce domaine. Cela permet à ce pays d’être en ordre de bataille contre la maladie de Parkinson, avec un dépistage moyen des malades entre 40 et 50 ans.

Cet investissement dans la lutte contre les maladies dégénératives et la qualité des praticiens roumains s’expliquent par l’héritage de l’école Gheorghe Marinescu, célèbre neurologue roumain ayant vécu de 1863 à 1938. On constate aussi une tendance des études de neurologie clinique anatomique et neurophysiologique roumaine à aborder aussi bien la neurochimie que la neurogénétique et la neuropsychologie. Le savoir-faire ainsi acquis a fait l’excellence professionnelle, aujourd’hui reconnue sur la scène internationale.

Il est également à noter que la forte émigration des personnels de santé vers les pays occidentaux depuis 25 ans a permis à ces derniers de prendre acte du niveau de compétence médicale de leurs collègues initialement formés en Europe de l’Est.