Russie : Alexeï Koudrine juge la réforme des retraites inéluctable et urgente

Par Céline Bayou (sources : tvrain.ru, gazeta.ru, RIA.ru, TASS, Interfax)

L’ancien ministre russe des Finances (désormais responsable du Comité pour les initiatives civiles), Alexeï Koudrine, est venu s’introduire dans le débat engagé au sein du gouvernement russe sur la question de l’âge de la retraite. Il juge en effet l’augmentation de l’âge du départ à la retraite inéluctable compte tenu de l’ampleur du déficit budgétaire et de celui du système de retraites. Le report d’un an permettrait, selon ses calculs, de bénéficier de 250 milliards de roubles qui pourraient être affectés à l’indexation des retraites actuelles au niveau réel de l’inflation. Il s’agit pour l’ancien ministre d’une mesure d’équité, la non-indexation se faisant finalement au détriment des retraités. La perspective de travailler un à deux ans de plus pour bénéficier d’une retraite correcte lui semble une perspective plus juste.

En la matière, A.Koudrine affiche son accord avec le ministre du Développement économique, Alexeï Oulioukaiev, qui a déjà pris position pour un passage de l’âge de la retraite à 63 ans pour les femmes comme pour les hommes. Selon Koudrine, ce passage pourrait se faire en 2018, les échéances électorales rendant peu probable une réforme qui interviendrait plus tôt. Le ministre des Finances, Anton Silouanov, lui, serait encore plus radical puisqu’il a prôné une réforme entrant en vigueur dès 2016. Tous s’accordent, en tout cas, à juger que trop de temps a déjà été perdu avant que le débat ne soit réellement lancé à ce sujet.

Maintenant qu’un consensus semble se dégager sur ce dossier, A.Koudrine paraît décidé à s’engager sur un autre front, celui de la hausse de la fiscalité. Là encore, il s’appuie sur les données démographiques pour avancer ses arguments et en profite pour dénoncer l’inertie tendancielle d’un gouvernement incapable, selon lui, de se lancer dans des réformes structurelles qui auraient permis d’autres choix.