Russie : après l’attentat de Paris, le président tchétchène met en cause les autorités françaises

Par Céline Bayou (sources : Izvestia, Lenta, Fontanka.ru)

Au lendemain de l’attentat terroriste qui, le 12 mai, a fait un mort et plusieurs blessés à Paris, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a commenté sur Telegram les circonstances qui, selon lui, ont amené le jeune Assan (les médias français le nomment Khamzat) Azimov à perpétrer un tel acte.

R.Kadyrov note que si le meurtrier était bien né en Tchétchénie en novembre 1997, cela faisait des années qu’il vivait en France (il a reçu la nationalité française en 2010). Le président tchétchène précise que le meurtrier avait bien reçu un passeport russe à l’âge de 14 ans mais que celui-ci n’était plus valable, n’ayant pas été renouvelé depuis: «À cet égard, j’estime nécessaire de préciser que toute la responsabilité de la criminalisation de Assan Azimov repose entièrement sur les autorités françaises. Il est né en Tchétchénie mais c’est en France qu’il a grandi, qu’il a façonné sa personnalité, ses opinions et ses convictions», écrit le président tchétchène.

Il critique ensuite les pays de l’Ouest qui, selon lui, estiment avoir atteint un niveau inégalé de démocratie mais dans lesquels les parents sont privés du droit d’éduquer leurs enfants, et de leur faire la moindre remarque. C’est pourquoi, selon lui, ce sont les autorités qui portent l’entière responsabilité du devenir des jeunes. «Les pays occidentaux ont créé des conditions confortables pour tous ceux qui sont hostiles à la Russie en général et à la Tchétchénie en particulier, les services de renseignements les préparent à intervenir dans les zones de conflits du Moyen-Orient». Et de conclure que, peut-être, certains d’entre eux deviennent incontrôlables et commettent ensuite de tels crimes.

R.Kadyrov a également présenté ses condoléances à la famille et aux proches de la victime du meurtrier. «Je suis persuadé que s’il avait passé son enfance et sa jeunesse en Tchétchénie, le sort d’Assan aurait été bien différent!», juge-t-il.