Russie/Norvège : «Cela ne va pas améliorer nos relations!»

Par Céline Bayou (sources : The Independent Barents Observer, Moskovski Komsomolets, Vzgliad )

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a réagi à l’annonce du déploiement prochain de Marines américains en Norvège: «Cela ne va clairement pas améliorer nos relations!», a-t-elle lâché lors d’une interview accordée au journal norvégien NRK. Pour elle, cette annonce faite par le ministère norvégien de la Défense, évoquant l’arrivée, à compter du 1er janvier 2017, de 330 soldats américains invités à s’installer par rotations sur la base de Værnes, près de Trondheim, s’apparente à un test pour les relations russo-norvégiennes.

Tout en précisant qu’il n’est pas du ressort du ministère russe des Affaires étrangères de réagir à cette décision militaire, elle a assuré que les autorités russes sauraient y donner une «réponse appropriée»: et de reprocher aux autorités norvégiennes de privilégier la présence de soldats américains sur leur territoire plutôt que le renforcement de la coopération économique avec la Russie: «Qu’est-ce qui offre le plus de bénéfices pour la Norvège, commercer avec la Russie ou servir les soldats américains?»

La ministre norvégienne de la Défense, Ine Marie Eriksen Søreide, avance que ce déploiement n’a rien à voir avec la situation régionale en matière de sécurité. D’ailleurs, les entraînements et exercices entre Alliés sont depuis longtemps au cœur de la politique nationale de sécurité norvégienne. Elle reconnaît toutefois que ce déploiement se fait à l’initiative des États-Unis.

Basés à Værnes, située à 1.000 km de la frontière avec la Russie, les soldats seront amenés à s’entraîner sur l’ensemble du territoire. En cas de crise, la Norvège serait en effet largement dépendante de l’arrivée de troupes alliées et celles-ci doivent connaître préalablement le terrain, a précisé la ministre.

M.Zakharova, elle, doute de ces arguments: elle estime que ce déploiement contredit la doctrine de défense de la Norvège qui, conformément aux engagements pris en 1949 lors de son adhésion à l’Otan, exclut l’installations de bases étrangères sur le territoire en temps de paix. Peu importe le système de rotations envisagé, il revient à admettre une présence au final permanente.