Russie-Ukraine : début d’accord sur le prix du gaz pour la saison hivernale

Par Céline Bayou (sources : Gazeta.ru, RIA Novosti, Rossiïskaïa gazeta, BBC.com, The Wall Street Journal)

La Russie et l’Ukraine se sont accordées, le 25 septembre lors d’une nouvelle réunion tripartite organisée à Bruxelles, sur le prix du gaz consenti par Moscou à Kiev pour l’hiver à venir. Aux termes de cet accord, du 1er octobre 2015 au 31 mars 2016, le gaz russe livré à l’Ukraine devrait bénéficier d’un prix réduit, par trimestre, la ristourne portant sur la suppression des droits de douane à l’export: au 4e trimestre 2015, ce prix serait de 232 dollars pour 1.000 m3 (contre 252 sans réduction). Selon Alexeï Miller, le PDG de Gazprom, le prix consenti pourrait être encore plus faible au 1er trimestre 2016, fonction des prix pratiqués avec les pays de l’Union européenne et de l’évolution des cours du baril de pétrole. D’ores et déjà, le prix de 232 dollars pour 1.000 m3 place le client ukrainien sur le même terrain que les clients européens de la Russie.

Pour des raisons d’arriérés de paiements et de désaccords sur les prix, l’Ukraine ne reçoit plus de gaz russe depuis le 1er juillet 2015. Après de longues négociations faisant intervenir, là encore, l’Union européenne, le ministre ukrainien de l’Énergie avait en effet refusé de se conformer au prix proposé par la Russie (247,8 dollars pour 1.000 m3). Refus d’autant plus affirmé que les prix mondiaux du gaz sont sur une pente descendante. Le scénario avait été à peu près le même en 2014, où la Russie avait cessé ses livraisons à partir de juin, et où les parties avaient trouvé un accord fin octobre concernant la période de chauffage.

La ristourne accordée de 20 dollars pour 1.000 m3 satisfait la Russie qui avait d’emblée annoncé ce montant par la voix de son ministre de l’Énergie, Alexandre Novak. En revanche, Kiev aurait espéré une réduction de 30 à 40 dollars.

Les institutions financières internationales, sous la houlette de la Banque mondiale, ont quant à elles proposé d’accorder 1 milliard de dollars à l’Ukraine durant cette période de chauffage. Il s’agit d’aider l’Ukraine à passer la saison hivernale sans encombre et d’éviter une «crise du gaz» comparable à celle de 2009. La Banque mondiale accorderait 500 millions de dollars, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) – 300 millions, la Deutsche Bank – 200 millions et la Banque européenne d’investissement (BEI) – 20 millions.

Les fournitures de gaz russe pourraient donc redémarrer à partir du 1er octobre, à condition que Kiev se plie au principe de pré-paiement.