Tadjikistan : 5ème édition de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie

Quatre ans après leur dernière rencontre à Shanghai, les 27 membres de la CICA (Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie) ainsi que 13 observateurs internationaux se sont réunis le 15 juin 2019 à Douchanbé au Tadjikistan, à l’invitation du Président Emomali Rahmon.

La création de la CICA fut proposée en 1992 par le président du Kazakhstan Nursultan Nazarbaïev lors de la 47ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, avec pour idées fondatrices la sécurité et la paix, l’initiative commune et des interactions mutuellement bénéfiques entre petits et grands États. Le projet fut concrétisé en 1999 et le premier sommet officiel se déroula en 2002, dans un contexte sécuritaire complexe faisant suite aux attentats du 11 Septembre 2001 et au début de la campagne militaire antiterroriste menée par les États-Unis en Afghanistan. La Russie, l’Inde, la Chine, l’Iran, la Turquie, la République de Corée, l’Égypte, le Kazakhstan ou encore Israël sont parmi les membres majeurs de la CICA. Les observateurs internationaux comptent 8 pays (dont les États-Unis, le Japon, l’Indonésie et l’Ukraine) et 5 organisations internationales (dont l’ONU, l’OSCE et la Ligue arabe).

Lors de ce 5ème sommet, la Syrie, dont la stabilisation est un gage de sécurité pour l’ensemble de la région, a occupé une place de choix : la fin du conflit et la déroute des groupes terroristes ont été évoqués, la question de la poche d’Idlib révélant les divergences entre participants (encore tenue par les rebelles et les islamistes radicaux, cette poche rebelle est soutenue par la Turquie, au grand dam de la Russie et de l’Iran). Le sujet du terrorisme a été longuement traité, notamment en Afghanistan et en Asie centrale, où Daech marque de plus en plus sa présence depuis ses défaites en Irak et en Syrie. Les attentats de Pâques au Sri Lanka, dernier membre à avoir adhéré à la CICA, ont aussi été évoqués. La coopération, le partage d’informations et la lutte collective constante contre les groupes armés islamistes et leur idéologie sont de la plus haute importance pour assurer la sécurité dans la région.

Israël mis à part, les membres de la CICA ont réaffirmé leur attachement aux accords sur le nucléaire iranien ; les difficultés liées au retrait américain de l’accord et aux retour des sanctions contre l’Iran ont été longuement discutées. Le dossier palestinien n’a pas été omis : la majorité des partenaires souhaitent la création d’un État palestinien souverain et uni, ainsi qu’une désescalade durable dans le conflit israélo-palestinien.

Enfin, la situation dans la péninsule de Corée a fait l’objet d’un point d’attention : la délégation russe est revenue sur la visite du leader de la République populaire Kim Jong Un à Vladivostok en avril dernier. Le rôle de la Chine dans les négociations avec Pyongyang sur des sujets sensibles, notamment son possible renoncement aux armes nucléaires, a été évoqué. Les relations sino-russes, quant à elles, ont semblé au beau fixe durant la conférence, les projets communs avançant à bon train.

En marge du sommet, le Président russe et l’Émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani se sont entretenus : Vladimir Poutine a mentionné le 30ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays en 2018 et le fait que le Qatar est un partenaire important et fiable de la Russie au Moyen-Orient. Les deux leaders ont aussi abordé les fonds d’investissements communs qui cumulent plusieurs milliards de dollars, les relations culturelles bilatérales (2018 fut l’année de la culture russe au Qatar), ou encore l’assistance russe dans les préparatifs de la coupe du monde FIFA 2022 qui aura lieu au Qatar.

Sources : Site officiel de la CICA (www.s-cica.org), China Global Television Network, Site de la Présidence de la Fédération de Russie.