Tadjikistan : l’hydroélectricité à la peine, les pays voisins s’organisent

Fin juillet, le Tadjikistan a annoncé avoir interrompu les livraisons d’électricité à l’Ouzbékistan et à l’Afghanistan, en raison du faible niveau des rivières. De fait, la centrale hydroélectrique de Nurek, installée durant la période soviétique, a dû réduire drastiquement sa production.

Un hiver peu enneigé est à l’origine de ce faible niveau des eaux : la glace fondue qui se déverse habituellement dans les rivières Vakhsh et Panj ne représenterait que 50 % de son volume habituel. Le président tadjik Emomali Rahmon note que cette situation est totalement inédite pour le pays.

Un peu plus tôt, l’Ouzbékistan avait dû procéder à des rationnements d’électricité, le distributeur local incriminant notamment la situation au Tadjikistan pour expliquer cet écart. Pourtant, un accord de fourniture d’électricité avait été signé en mai 2020 entre le monopole tadjik Barqi Tojik, détenteur des installations hydroélectriques du pays, et le réseau national ouzbek. Le contrat court jusqu’en septembre.

Pour pallier le manque, l’Ouzbékistan se tourne désormais vers le Turkménistan voisin qui pourra lui fournir à son tour de l’électricité. L’Ouzbékistan satisfait traditionnellement plus de 80 % de sa consommation électrique grâce à des centrales thermiques fonctionnant au gaz ou au charbon ; 10 % environ sont produits grâce à de l’hydroélectricité et le gouvernement est engagé dans une recherche de montée en puissance des énergies renouvelables : à horizon 2030, Tachkent espère produire un quart de ses besoins en électricité grâce aux EnR, et notamment à l’éolien.

Un accord a été conlu avec une société émiratie pour la construction d’une centrale éolienne d’une puissance de 500 MW dans la région de Navoi, un autre avec une entreprise saoudienne pour une centrale éolienne de 500 à 1 000 MW. Enfin Total Eren pourrait installer une centrale solaire de 100 MW dans la région de Samarcande.

Sources : RFE/RL, Eurasianet, President.tj.