Turkménistan : jusqu’où tenir le déni de Covid ?

Le ministre turkmène des Affaires étrangères, Rachid Meredov, a déclaré le 19 juin 2020 lors d’un briefing qu’Achgabat était prêt à accueillir une mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) début juillet. Le ministre a souligné que le Turkménistan faisait partie des pays qui avaient réussi à ne pas être touchés par la pandémie de Covid-19 ce qui, selon lui, aurait été rendu possible par le développement notable du système de santé local depuis 25 ans, permettant au pays d’élaborer un plan de préparation et de réponse à la pandémie.

Officiellement, à ce jour, aucun cas de Covid n’a été annoncé par les autorités. Fin avril, elles avaient invité les représentants de l’OMS, afin de leur faire visiter l’un des deux centres de quarantaine installés à Turkmenbachi et à Turkmenabad, qui accueillent les personnes contaminées en provenance de l’étranger. Finalement, Achgabat avait traîné à donner les autorisations aux représentants de l’institution onusienne qui se trouvaient juste avant au Tadjikistan, entraînant l’annulation de la visite.

Simultanément, des sources proches des autorités sanitaires locales auraient fait état le 15 juin de la fermeture de deux grands hôpitaux turkmènes en raison des craintes de propagation de la pandémie : le personnel médical de l’hôpital des maladies infectieuses d’Achgabat, en particulier, n’aurait pas été autorisé à quitter l’établissement depuis plusieurs jours et se serait vu interdire l’usage des téléphones. Sous couvert d’anonymat, un membre du personnel aurait évoqué un établissement au bord de l’asphyxie, débordé de patients atteints de prétendues pneumonies et où le taux de mortalité aurait explosé.

Sources : Fergana.news, ministère turkmène des Affaires étrangères, RFE/RL.