Depuis le début des années 2000, les Bulgares partent massivement à l’étranger pour y travailler et y vivre. Cette présence s’accompagne de l’ouverture de commerces communautaires, là où ces populations sont les plus nombreuses, en Amérique du Nord et au sein de l’Union européenne. Il s’agit principalement d’épiceries, de snacks bars et, plus rarement, de restaurants.
En France, pas moins de 22 commerces de vente de produits bulgares sont actuellement répertoriés. Il s’agit principalement d’épiceries, situées là où la densité de peuplement des émigrants bulgares est plus importante qu’ailleurs, en particulier dans le Sud-Ouest qui compte quatre grandes zones d’implantation : Bordeaux, Bézier, Toulouse et l’agglomération de Castelsarrasin. Les gérants de ces commerces sont aussi bien des individus appartenant au groupe slave que des Turcs ou des Roms bulgares, ce qui montre que la réussite de l’implantation territoriale concerne les différentes composantes de la population bulgare. Ces établissements sont fréquentés par les autochtones mais aussi par d’autres populations migrantes est-européennes qui y retrouvent des produits d’alimentation traditionnels.
Depuis le début du printemps 2022, c’est dans l’agglomération de Castelsarrasin que l’on trouve la principale concentration de ces magasins communautaires. À Moissac, aux deux épiceries déjà ouvertes avant la période de crise sanitaire se sont ajoutés une troisième supérette et un snack bar. À Castelsarrasin, une quatrième épicerie s’est également implantée en avril dernier. Ces ouvertures témoignent de l’importance de l’ancrage local d’une communauté principalement composée d’ouvriers agricoles, qui travaillent et vivent sur place une grande partie de l’année avant de repartir passer l’hiver dans le district de Pazardzhik.
Sources : Entretien avec des membres de la communauté bulgare et quatre gérants d’épiceries bulgares, sites et pages électroniques communautaires en ligne sur les réseaux sociaux.
