Entretien avec le maire de Minsk, M. Pavlov

Retour sur la municipalité de Minsk.


Comment caractériseriez-vous le développement des relations entre Minsk et ses partenaires, en particulier les villes d'Europe occidentale ?

Le comité exécutif de la ville de Minsk a réussi à développer des partenariats et des accords de coopération avec plusieurs pays du monde, y compris des Etats d'Europe occidentale. Conformément aux accords passés, des échanges entre délégations sont organisés et des spécialistes interviennent régulièrement dans différents domaines. Des actions communes et différents projets ont par exemple été organisés dans les domaines suivants : scientifique, écologique, éducatif, de santé publique, culturel, sportif.

Disposant d'un énorme potentiel scientifique, technique, industriel et culturel, Minsk - la capitale d'un Etat européen désormais souverain - suscite un intérêt croissant de la part de l'Occident. De nombreux exemples en témoignent. On peut citer l'exposition consacrée à Rome, qui s'est déroulée à Minsk du 29 mars au 1er avril 2003. Par ailleurs, la municipalité de Minsk a reçu des propositions de coopération avec de nombreuses municipalités dont Zagreb (Croatie) et Gilford (Royaume-Uni). Enfin, la Biélorussie est présente dans de nombreux forums, conférences et séminaires internationaux.

Quelles sont les villes européennes avec lesquelles les échanges sont les plus actifs et les plus productifs ?

Minsk a signé de nombreux accords et développé des partenariats avec une dizaine de grandes villes d'Europe occidentale et des pays Baltes. Ces dernières années, des accords bilatéraux ont notamment été développés avec Nottingham, Bonn, Berlin, Lyon, Nevers, Eindhoven (Pays-bas), Riga (Lettonie), Vilnius (Lituanie), Lodz (Pologne).

Quels ont été les bénéfices d'une telle coopération ?

Les accords de coopération signés entre Minsk et Notthingam ont sans doute été parmi les plus productifs. Les premiers échanges entre les deux villes remontent à 1966. Ces accords ont permis des avancées considérables dans des domaines comme la santé publique, l'éducation, la culture, et l'écologie.

Les retours d'expérience et l'envoi de spécialistes dans le domaine de la santé publique ont favorisé d'une certaine manière l'obtention de résultats très positifs sur des sujets sensibles tels que les conséquences de la tragédie de Tchernobyl. Ces accords ont par exemple contribué à l'amélioration des méthodes de traitement des affections oncologiques comme, par exemple, le cancer de la glande thyroïde. L'organisation humanitaire "Open Hands", qui agit de concert avec le conseil municipal de Nottingham, a fourni aux hôpitaux de Minsk de nombreux médicaments et équipements de première nécessité. En 2000, la salle d'opération qui équipe le dispensaire de cancérologie de Minsk a bénéficié d'un équipement ultra-moderne.

Selon vous, quels sont les principaux attraits de la Biélorussie et de sa capitale pour vos partenaires ?

L'expérience accumulée par la Biélorussie dans le domaine de l'éducation pré-scolaire et scolaire est un facteur important dans la coopération entre villes jumelées. Comme l'a proposé le département d'éducation du Conseil municipal de Nottingham, pas moins de seize institutions - et notamment des écoles, collèges ou des lycées de cette ville - ont noué des partenariats avec leurs homologues de Minsk. Afin de favoriser le partage d'expérience et d'optimiser les méthodes d'enseignement, des échanges de professeurs et d'élèves ont été organisés, de même que des actions et des concours communs. Un exemple symbolique de cette coopération active: les concerts donnés par le chœur d'enfants "Tonika" de Minsk et le collectif "Blue Coats" de Nottingham. Enfin, avec le soutien du conseil municipal de Nottingham et de l'organisation "Open Hands", 2002 a vu la réalisation du projet de rénovation de l'internat dans le quartier moscovite de Minsk. Vingt volontaires sont ainsi venus de Nottingham pour réaliser et participer au financement du projet. Pour leur témoigner sa reconnaissance, la ville de Minsk a choisi de baptiser cette école "Nottingham".

Les relations entre Minsk et Bonn sont aussi très productives. L'an dernier, les deux villes ont célébré leur dixième année de coopération. Les domaines où cette coopération s'exprime le plus sont la culture, l'éducation, la jeunesse, le sport, la protection sociale, l'écologie, la politique énergétique et les logements sociaux. Les séminaires et autres tables rondes qui se sont déroulés dans le cadre du programme "Transform" ont joué un rôle très important dans l'élaboration d'une politique du logement ou de l'énergie.

Dans le cadre des festivités "L'Eté de Bonn", différentes manifestations ont été organisées pour célébrer les "Semaines de Minsk". Grâce à cette action, les habitants de Bonn ont eu la possibilité de mieux faire connaissance avec les traditions de la Biélorussie, sa capitale, le folklore et la vie de son peuple. Par ailleurs, les théâtres de Bonn ont accueilli à plusieurs reprises les meilleurs orchestres et les ensembles de danse les plus réputés de Minsk.

La coopération entre les deux villes s'est encore vue renforcée à l'occasion des "Quatrièmes rencontres de Bonn et Minsk". L'une des particularités de cette conférence, qui s'est tenue à Bonn du 31 mai au 2 juin 2002, tenait au fait que le grand public - et pas seulement les officiels - avait également été convié aux manifestations.

La France fut l'un des premiers Etats avec lequel Minsk a noué des accords de partenariat. Comment caractériseriez-vous ces relations aujourd'hui et quel avenir leur prédisez-vous ?

Dès 1976, Minsk a lancé des échanges avec la ville de Lyon. A cette époque, de nombreuses actions communes ont été organisées, qui ont renforcé le sentiment d'amitié et de compréhension mutuelle entre les citoyens des deux villes. L'événement le plus important dans l'histoire des relations bilatérales fut sans conteste la participation de Minsk, du 17 au 27 mars 2000, à la Foire internationale de Lyon et au Forum international des villes d'Europe centrale et orientale. Le stand de la ville Minsk, qui avait organisé des expositions dans les domaines de la science, de l'éducation, de l'artisanat traditionnel, du tourisme, de la cuisine et de la gastronomie traditionnelle, y a rencontré un grand succès. A noter également la célébration du "Jour de Minsk", qui a retenu l'attention de nombreux médias français sur le salon.

Les négociations qui se sont tenues dans le cadre de la Foire, se sont conclues par la signature d'un Protocole d'accord entre les délégations des deux villes. Ce document donnait un cadre officiel à la coopération dans les domaines économique, culturel, éducatif, sportif, et touristique. Hélas, suite au changement de majorité politique survenu à Lyon en 2001, ce protocole n'a pas été renouvelé.

En décembre 2003, à l'invitation du maire de Lyon, le vice-président du comité exécutif de Minsk a participé à la "Première conférence des villes et des collectivités locales sur les problèmes d'informatisation de la société".

Nul doute que les échanges internationaux entre les villes offrent la possibilité de mieux connaître l'histoire, les coutumes et les traditions des différents peuples. Le développement des échanges contribue aussi à donner de la Biélorussie et de sa capitale une image positive au niveau international.

Par Natasha KANEVSKY
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