L’Estonie et la Russie ont entamé des consultations en vue de simplifier le régime d’obtention de visas pour les populations vivant à proximité des frontières des deux pays, c’est-à-dire dans un rayon de 50 km.
En 2011, une procédure a été mise en place afin de traverser la frontière en passant par trois postes-frontières (Narva-Ivangorod, Koidula-Kounitsina et Luhamaa-Choumilkina). Il s’agit d’un système d’information numérique, décliné en estonien, russe et anglais et baptisé GoSwift. Les personnes souhaitant traverser la frontière s’enregistrent préalablement (jusqu’à 90 jours à l’avance) en transmettant toutes les informations demandées (concernant les personnes et les véhicules). Ce système a contribué à réduire les queues observées auparavant à la frontière.
Pour passer à une nouvelle étape de simplification, Tallinn et Moscou ont décidé tout d’abord d’étudier l’expérience de pays voisins. L’ambassadeur de Russie à Tallinn, Alexandre Petrov, a d’ailleurs conseillé aux Estoniens de s’inspirer des procédures trouvées entre la Russie et la Lettonie. Un accord transfrontalier existe également entre la Russie et la Norvège. Même si cette dernière n’est pas membre de l’UE, cet exemple devrait être étudié. Enfin, la Pologne avait, elle aussi, mis en œuvre il y a quelques années un accord de simplification des visas destiné aux frontaliers polonais et kaliningradois, mais il a été suspendu en 2016 à la demande de Varsovie.
La simplification souhaitée par la Russie et l’Estonie, si elle se concrétise, reviendra à un assouplissement des procédures relevant des relations Russie-Union européenne. Elle sera donc forcément très encadrée. Sandra Kamilova, attachée de presse du ministère russe des Affaires étrangères, a d’ailleurs cité le cas d’un accord précédent annulé en 2008 parce qu’il entrait en contradiction avec la réglementation de l’UE.
Les démarches sont loin d’être abouties mais, de l’aveu des participants, ces premières consultations se sont déroulées dans une atmosphère constructive.
Sources : Politsei.ee, Postimees, BNS.