D #29 : Edito

Donbass, Silésie, Valea Jiului, Kouzbass. Autant de régions minières autrefois associées à la réussite économique des pays socialistes et de l'Union soviétique.

Une industrie puissante exploitée par le régime pour vanter les mérites du modèle social communiste. En effet, de ces galeries souterraines sont nées des figures mythiques, parmi lesquelles le célèbre mineur russe Stakhanov. Une de ces "gueules" noires élevée au rang de héros national pour ses performances et sa productivité.

Mais, la période faste de l'industrie minière est aujourd'hui révolue, laissant derrière elle des milliers de chômeurs et une précarité sociale indéniable. Qu'elle soit fermée ou en activité, la mine est encore bien présente. Car avant d'être une machine économique, elle est surtout une culture. Celle du labeur, de l'univers masculin, de la solidarité, des syndicats, et des conditions de travail insalubres et dangereuses. Impossible toutefois d'oublier le chômage, la dégradation du niveau de vie et la perte des acquis sociaux, entraînés par la fermeture des mines.

Depuis le début des années 1990, la difficile reconversion des bassins houillers s'est traduite, pour une grande partie de la population minière, par la perte de la dignité et de la valorisation de soi par le travail. Bref, une nouvelle réalité, voire identité, pour la génération actuelle de mineurs est-européens.

Reste que l'industrie minière offre encore quelques perspectives heureuses. L'extraction de l'or kirghize, comme celle des diamants yakoutes, représente une source de revenus considérables pour le développement local. Mais, il ne s'agit là que d'exceptions économiques.

Voilà donc un hommage à ces hommes, qui ont été sans doute un peu vite oubliés…

Par François Gremy

Vignette : mineur (Photo via Good Free Photos).