Depuis 2007, plusieurs centaines de familles de saisonniers bulgares séjournent temporairement ou de manière permanente dans le Sud-Ouest, plus particulièrement dans la ville de Moissac. Cette population appartenant à la communauté rom est désormais indispensable pour maintenir le dynamisme du secteur agricole du territoire. Ses effectifs fluctuent en fonction des besoins locaux de main-d’œuvre, passant de moins de 200 personnes en hiver à plus de 1 000 individus en été (plus de 3 000 selon la communauté bulgare).
Cette présence a éveillé l’inquiétude d’une partie des Moissagais du centre-ville, secteur où sont situés la plupart des logements abritant ces familles, d’aucuns les rendant responsables de certaines nuisances.
Or, dans la nuit du 8 au 9 février 2020, plusieurs grosses berlines immatriculées en Bulgarie (16 selon un média local, une trentaine selon la communauté bulgare) ont été dégradées (pneus crevés, carrosserie rayée) dans les rues de Moissac. Le 11 février, la gendarmerie nationale a interpellé un riverain, identifié par la police municipale après visionnage des enregistrements des caméras municipales comme étant l’auteur présumé des faits. Ce dernier ayant avoué avoir commis les dégradations, il a été déféré devant le tribunal judiciaire de Montauban.
Ces dégradations ciblées et inédites ont alimenté les inquiétudes des saisonniers qui ont d’abord réagi avec retenue mais n’en redoutent pas moins que l’on puisse dorénavant s’en prendre physiquement à eux.
Ce fait divers intervient alors que la campagne électorale en vue des municipales a suscité pour la première fois l’intérêt de quelques-uns des plus anciens saisonniers installés dans la ville. L’un des chefs de famille de cette communauté s’est d’ailleurs inscrit sur les listes électorales. D’autres ont tenté de se faire enregistrer auprès de l’Etat civil, avec plus ou moins de bonheur en fonction de la date de leur démarche et du nombre de documents apportés. D’autres enfin ont manifesté leur intérêt pour tel ou tel candidat, l’un des saisonniers s’étant même manifesté auprès d’une permanence de campagne.
Sources : CIReB, La Dépêche, Facebook, Twitter, entretiens avec des familles bulgares de Moissac.