Hongrie : l’économie piégée entre stagnation et espoirs différés

La Hongrie traverse une période délicate où la reprise économique tarde à se concrétiser. Après plusieurs années d’inflation élevée (près de 50 % depuis 2020), la consommation des ménages reste atone et l’investissement privé en recul. Selon le KSH, le PIB du premier semestre 2025 n’a progressé que de façon marginale, confirmant une stagnation persistante.

Le cœur industriel du pays, longtemps moteur de la croissance, est en difficulté. L’automobile et la filière batterie, censées incarner le futur, réduisent leurs effectifs et reportent des projets. Les capitaux étrangers, notamment allemands et chinois, se font plus prudents, freinés par le manque de prévisibilité réglementaire.

La Banque nationale de Hongrie maintient un taux directeur élevé (6,5 %), censé contenir l’inflation mais coûteux pour l’activité. Le gouvernement, de son côté, tente de protéger les ménages par des plafonds de prix et de marges sur certains produits alimentaires, mais ces mesures ponctuelles ne suffisent pas à rétablir la confiance.

Le contexte européen ajoute à l’incertitude. L’OCDE et le FMI préviennent d’une croissance mondiale ralentie, tandis que certains analystes entrevoient un rebond possible dans la seconde moitié de 2025 pour l’ensemble de l’Europe, à condition que la désinflation se poursuive et que les salaires réels repartent à la hausse. En Hongrie, les revenus nominaux progressent, mais les ménages peinent encore à ressentir une amélioration concrète, comme en témoigne le recul du commerce de détail.

Cette situation fragilise Viktor Orbán à l’approche des élections législatives de 2026. L’opposant Péter Magyar capitalise sur le mécontentement, promettant transparence, réforme de l’État et déblocage des fonds européens gelés. Entre stagnation et attentes d’un redressement tardif, l’économie hongroise se trouve à la croisée des chemins.

Sources : Portfolio.hu, Piac és Profit, Telex.hu.