Le 16 janvier, le Parlement bulgare a approuvé la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par Rosen Jelyazkov, ancien président de l’Assemblée nationale. Cette décision met fin à une période prolongée d’instabilité, marquée par sept élections en quatre ans.
Le parti de centre-droit GERB, bien que vainqueur des élections anticipées d’octobre 2024 avec 26,08 % des voix, n’a pas obtenu de majorité absolue au sein du Parlement (qui comprend 240 sièges). Pour former un gouvernement, une coalition a été établie avec le Parti socialiste bulgare (BSP) et le groupe populiste « Il y a un tel peuple » (ITN). Cette alliance, totalisant 107 sièges, a reçu le soutien externe du parti de la minorité turque, le Mouvement pour les droits et les libertés (DPS) qui, avec ses 19 députés, a permis d’atteindre une majorité parlementaire.
Rosen Jelyazkov, 56 ans, est avocat de formation et a occupé divers postes gouvernementaux, notamment celui de ministre des Transports, des Technologies de l’information et des Communications de 2018 à 2021. Son expérience politique et sa réputation de technocrate ont favorisé son choix en tant que Premier ministre, dans un contexte où le leader du GERB, Boïko Borissov, faisait face à une opposition en raison de précédentes accusations de corruption.
Le nouveau gouvernement s’est engagé à maintenir une orientation pro-européenne et pro-OTAN, malgré la présence du BSP traditionnellement perçu comme pro-russe. Parmi les priorités annoncées figurent l’adoption de l’euro (initialement prévue pour janvier 2025 mais retardée en raison de l’inflation) et l’amélioration de la stabilité financière du pays. La coalition devra également s’atteler à l’adoption rapide du budget 2025 et à la mise en œuvre des réformes nécessaires pour débloquer les fonds européens destinés à la modernisation des infrastructures nationales.
La formation de ce gouvernement intervient après une série de manifestations anti-corruption en 2020, qui avaient conduit à une succession de gouvernements intérimaires et à une méfiance accrue de la population envers la classe politique. L’actuelle coalition, malgré ses divergences idéologiques, représente une tentative de surmonter l’impasse politique et de répondre aux attentes des citoyens bulgares en matière de gouvernance efficace et transparente.
Sources : btvnovinite.bg, BTA.bg, Segabg.com.
