Le programme de relance économique post-Covid 19 et son lot de mesures sociales opportunément mis en œuvre par le gouvernement depuis le début d’août 2020 n’ont pas suffi à apaiser la colère des manifestants.
Bien au contraire, le mécontentement semble s’intensifier avec des revendications qui restent les mêmes : démissions du gouvernement et du Procureur général Ivan Guechev, élections anticipées, changement de Constitution. Entamant le 40ème jour de leur mouvement, les manifestants ont annoncé le 17 août qu’ils occuperaient désormais une institution chaque jour. Symboliquement, Ils ont choisi de commencer par le ministère de la Justice, dont ils ont d’abord bloqué l’entrée avec des bouteilles avant de tenter en vain de pénétrer dans le bâtiment pour faire signer une lettre de démission au ministre Danaïl Kirilov.
Parallèlement, les manifestants ont annoncé leur volonté d’intensifier les blocages d’intersections dans la capitale. Pour l’heure, seuls trois carrefours ont été bloqués : ceux d’Orlov Most, du Rectorat et de la place Nezavissimost. Les autorités craignent un éventuel blocage du croisement situé face à l’ambassade de Roumanie, où une grande partie du trafic automobile a été détournée.
Les principales villes du pays ne sont pas en reste. Des manifestations y sont organisées quotidiennement. Le 16 août 2020, une colonne de manifestants est partie de Svilengrad (sud-est du pays, près de la frontière avec la Grèce et la Turquie) pour une marche de 300 km dans le but de rejoindre les manifestants de la capitale.
De son côté, dans un communiqué diffusé le 17 août 2020 sur sa page Facebook, le Premier Ministre Boïko Borissov (accompagné des Présidentes de l’Assemblée nationale Tsveta Karayancheva et du groupe parlementaire GERB Daniela Dritkova) a annoncé que son gouvernement s’apprêtait à soumettre un projet pour une nouvelle Constitution au Parlement. Le Premier ministre s’est dit prêt à rencontrer ses partenaires de la coalition pour solliciter leur soutien. Il a appelé à la formation d’un groupe de contact au Parlement afin de réunir la majorité de 160 députés nécessaire pour convoquer une Grande Assemblée nationale afin de voter le texte dès la rentrée. « Si cela ne fonctionne pas, nous sommes prêts à prendre d’autres décisions », a promis B. Borissov avant de conclure : « Je veux que tout cela soit fait le plus rapidement possible pour réfuter le fait que nous voulons rester au pouvoir. Non ! Nous voulons un gouvernement qui bénéficie du soutien du peuple ».
Les manifestants ont accueilli avec scepticisme l’annonce de leur Premier Ministre, voire pour certains avec défiance, craignant que « la dictature » ne soit officiellement légalisée. Ils ont appelé à de nouveaux blocages pour le lendemain.
Sources : News.bg, BNR.bg, BGNES.Agency.com.