Serbie : à Belgrade, une urbanisation qui empiète sur les espaces verts

Fruits d’investissements privés, de nouveaux immeubles émergent progressivement à Novi Beograd, une des municipalités de l’agglomération de Belgrade. Mais ces constructions entraînent une diminution des espaces verts publics et aboutissent à une hausse des loyers qui impacte une classe moyenne qui souffre déjà de l’inflation. Des habitants dénoncent une forme de gentrification en manifestant : selon eux, les autorités municipales compétentes délivreraient trop facilement les permis de construire, sans prendre en compte l’intérêt des riverains.

Le 17 février, près de 250  citadins excédés sont entrés sur l’espace vert d’un des blocs du quartier, retirant toutes les clôtures du futur chantier de construction d’un immeuble de 10 étages. Les habitants du quartier ont également protesté contre les nuisances provoquées par les travaux : dernièrement deux conduites d’eau ont été sectionnées, privant les riverains d’eau courante pendant plusieurs jours. D’autres encore protestent contre la démolition de bâtiments centenaires (et jusque récemment protégés) près de Slavija où doivent être édifiés des immeubles plus hauts, dont un des investisseurs est le célèbre ancien footballeur international et entraineur Dejan Stanković.

A Belgrade, des citadins ont manifesté contre la construction d’une tour prenant la place d’un espace vert et d’une partie d’un terrain de sport dans le quartier de Bežanijska Kosa. Dans deux autres secteurs de la capitale, Višnjica et Višnjička banja, les résidents constatent aussi avec dépit la diminution rapide du nombre d’espaces verts. Dans le quartier de Zemun, le groupe « Sauvons Gardoš et Zemun » s’oppose à la construction d’un bâtiment qui empiète sur le parc local.

Cette urbanisation de densification entraîne d’autres inconvénients encore, comme à Mirijevo, où de nombreuses décharges sauvages ont fait leur apparition, ou à Višnjička Banja, où les habitants se plaignent des odeurs de souffre émanant du nouvel incinérateur de la décharge de Vinča.

Sources : Danas, Nova S TV, Peripatetik Srb.