Kazakhstan : lutter contre la pollution à Almaty

Si, jusqu’ici, toutes les lois devaient être appliquées à l’échelle du pays, le président du Kazakhstan a signé le 6 avril 2024 des amendements permettant aux mäslikhat (parlements départementaux) de proposer leurs propres législations. Ces changements doivent entrer en vigueur début juin.

L'ancienne capitale, Almaty, entend bien se saisir de cette opportunité : « En accord avec ces amendements, le mäslikhat d’Almaty aura le droit d’adopter des lois de protection de l’air de la ville. Cela apportera un certain nombre d’innovations, incluant l’introduction de zones de faibles émissions […] », a ainsi déclaré l’adjoint au maire.

Il y a cinq ans, durant le mandat du maire Bauyrjan Baibek, l’activiste Pavel Plotitsyne, fondateur de AirKaz.org et qui avait installé ses propres capteurs de pollution, était encore persécuté par la police. Aujourd’hui, la qualité de l’air est reconnue par les autorités locales comme un enjeu sanitaire majeur. L’atmosphère de la ville est polluée par les véhicules (60 %), par les industries (27%) et par le secteur tertiaire (13%).

« Ce sera une histoire très compliquée, parce que ceux qui risquent d’être les plus affectés sont ceux qui ont le moins de revenus. Ceux qui essaieront de gagner de l’argent en étant chauffeurs de taxi seront les premiers à le sentir. Nous devons y réfléchir maintenant et réduire les effets négatifs pour que cela ne provoque pas une explosion sociale. C’est une tâche très difficile, parce que la ville est immense. Les gens viennent en ville avec leur voiture pour gagner de l’argent, parce qu’il n’y a pas de travail dans leur région », a déclaré Evgueny Moukhamedjanov, l’organisateur d’Eco Meet Up, un forum qui s’est tenu à l’Université Satbayev pour proposer des solutions afin d’améliorer la situation environnementale d’Almaty.

Aussi, Timour Eleousizov, député du mäslikhat d’Almaty, s’est exprimé sur les lois proposées concernant les véhicules pour limiter la pollution de l’air : « Cela risque d’avoir un effet sur la hausse des prix. Les prix de tout. Parce que notre logistique, en fait, est basée sur de vieilles voitures. » Pour lui, alors que l’achat de nouveaux véhicules est entravé par l’inflation, un juste équilibre sera difficile à trouver.

Sources : Orda.kz, Khabar.kz.