Bulgarie : le ‘certificat vert’ passe mal auprès de la population

Pour faire face à un contexte sanitaire dégradé et à la réticence des Bulgares à se faire vacciner contre la Covid-19, le gouvernement Yanev a opté pour la mise en place d’un « pass sanitaire » baptisé « certificat vert ». Il s’agit de limiter l’accès aux grands événements culturels et sportifs, ainsi qu’aux établissements de plus de 300 m² recevant du public, aux personnes dûment vaccinées, à celles ayant réalisé récemment un test PCR ou antigénique prouvant qu’elles ne sont pas infectées ou encore à celles immunisées contre le SARS-CoV-2. Le « certificat vert », doté d’un QR code, est entré en vigueur le 21 octobre. Il est téléchargeable et peut-être présenté sous format papier ou numérique lors des contrôles.

Depuis, les salariés des établissements de santé (hôpitaux, cliniques, EHPAD, centre de dialyse…) sont également dans l’obligation de présenter ce « pass sanitaire » pour continuer à exercer leurs fonctions. Le gouvernement a aussi décidé de suspendre temporairement les visites aux patients dans les hôpitaux. Si ces dispositions ne permettent pas de diminuer rapidement la pression sur le système de santé et d’augmenter le rythme de vaccination, Sofia n’exclut pas de recourir à un durcissement des mesures, tel que le confinement. La situation est en effet préoccupante dans les grandes villes, et en particulier à Sofia (près 1 500 nouveaux cas détectés entre le 21 et le 22 octobre).

L’opinion publique bulgare s’est montrée plutôt réfractaire à la vaccination et l’entrée en vigueur du « certificat vert » est peu populaire. En campagne à l’approche de l’élection présidentielle des 14 et 21 novembre 2021, l’opposition politique se montre peu solidaire du gouvernement. Le président Roumen Radev a accusé l’opposition d’organiser et de soutenir les manifestations qui s’opposent à la mise en œuvre du pass. Le 22 octobre, l’association des restaurateurs a par exemple initié des défilés à Sofia, Plovdiv et Varna, avec pour slogan « Ce n’est pas une manifestation, c’est une rébellion ».

Il n’en reste pas moins que, au cours des 24 premières heures suivant l’entrée en vigueur du « certificat vert », 28 191 doses de vaccin ont été administrées, contre moins de 10 000 doses par jour jusque-là. Les Bulgares se montrent par ailleurs peu regardants sur le type de vaccin proposé.

Sources : Economic BG, BNT, BNR, Nova TV.