Le 30 septembre, le think-tank américain Institute for the Study of War a prévenu que les services de renseignements russes préparaient une attaque sous faux-drapeaux contre les pays de l’OTAN. Cette mise en garde fait suite à un communiqué du SVR (Services de renseignements extérieurs russes) indiquant que « le régime de Kyiv, après avoir organisé des provocations avec des drones dans les espaces aériens de la Pologne et de la Roumanie », viserait à entraîner « les pays européens de l’OTAN dans une confrontation armée avec Moscou » à travers une « mise en scène de groupes de sabotage supposément constitués de personnels militaires russes et bélarusses ».
Selon le SVR, il s’agirait de volontaires russes et bélarusses combattant côté ukrainien qui seraient mobilisés dans une attaque contre les infrastructures critiques polonaises dans une opération en préparation par « le ministère ukrainien de la Défense avec les services spéciaux polonais ». Cette version a été relayée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, citant des médias hongrois ayant repris le communiqué du SVR au terme d’une méthode de désinformation déjà éprouvée et visant à gagner en crédibilité.
Or, les violations dorénavant fréquentes des espaces aériens et la surveillance par drones d’infrastructures critiques et bases militaires de différents pays européens ont toutes été imputées à Moscou par les pays concernés.
Le 2 octobre 2025, comme rapporté par Gazeta Wyborcza, l’Agence de sécurité intérieure polonaise (ABW) a procédé à l’arrestation d’un coursier travaillant pour les renseignements russes qui transportait des boîtes de conserve censées contenir du maïs mais renfermant en réalité de puissants explosifs ; ces boîtes pouvaient parfaitement être emportées par les drones. Des conserves similaires ont été retrouvées dans un cimetière en Lituanie.
L’opération aurait été destinée à la Pologne, à la Lituanie et à l’Allemagne. Outre les conserves, des pièces de drones et des cartes SIM auraient été retrouvées en possession du coursier qui opérait entre les trois pays visés. Il risque la prison à perpétuité et le Bureau national du procureur de Pologne entend conclure l’enquête d’ici la fin de l’année.
Sources : Rmf24.pl, Gazeta Wyborcza, Gazeta Wyborcza (édition régionale de Varsovie).