Du 2 au 4 octobre 2025, Astana a accueilli le forum Digital Bridge visant à promouvoir le développement des nouvelles technologies au Kazakhstan. Pour cette édition en présence des présidents du Kazakhstan et de Hongrie, l’intelligence artificielle (IA) était à l’honneur.
Dans son discours d’ouverture, le président Kassym-Jomart Tokaïev a annoncé l’ouverture d’ici fin 2025 d’une université spécialisée dans la recherche sur l’IA, citant en exemple l’université d’IA Mohamed bin Zayed aux Émirats Arabes Unis. Elle serait chargée de former des spécialistes travaillant sur l’application de l’IA à tous les secteurs de l’économie et devant servir d’incubateur pour la science, l’éducation, l’innovation et la coopération internationale. Il a aussi demandé aux universités existantes d’intensifier leurs efforts en ce sens.
« Nous nous sommes fixé un objectif clair : le Kazakhstan doit devenir un pays véritablement numérique d’ici 3 ans », a-t-il déclaré, suivant la tendance régionale à l’accélération de la numérisation des administrations.
Le pays a pour ambition de devenir le principal pôle technologique d’Asie centrale et a adopté un plan visant à développer ses capacités IA souveraines. Il prévoit d’investir dans les nouveaux talents, de développer un modèle linguistique large en kazakh et de rendre des jeux de données locaux disponibles pour les start-ups. Un ministère de l’IA et du Développement numérique a été créé et il doit transformer le Concept national pour le développement de l’IA, lancé en 2024, en stratégie.
Le Président a rappelé qu’un organe de coordination central était encore nécessaire. Incarnant les ambitions numériques du Kazakhstan, l’Astana Hub, parc technologique abritant plus de 1 700 entreprises, doit être agrandi notamment par l’ouverture du centre Alem (« Monde » en kazakh) sur 8 étages. Le hub collecte 1 % des revenus des entreprises qu’il accueille en échange d’exemptions fiscales et d’un réseau de relations.
Au niveau international, K. J. Tokaïev, mentionnant la proposition de la Chine, a appelé à la création d’un organe de régulation pour superviser et légiférer sur le développement de l’IA, insistant sur sa dimension éthique : « Il y a plus de 30 ans, le Kazakhstan a renoncé volontairement à son arsenal nucléaire, prenant une décision historique en faveur de la paix et de la sécurité. Aujourd’hui, notre pays affirme aussi fermement que l’intelligence artificielle devrait être utilisée exclusivement à des fins pacifiques. »
Sources : Khabar.kz, FDI Intelligence, The Times of Central Asia.