Par Stéphan Altasserre (sources : News AM, Armenews)
Le 8 mai 2018, Nikol Pachinian a été élu Premier ministre de la République d’Arménie par l’Assemblée nationale. Il a immédiatement déclaré qu’il mènerait à bien une politique de lutte contre la corruption, conformément aux attentes de la société.
Dès sa nomination à la tête du Service de sécurité nationale (SSN), le 10 mai, Artur Vanetsian, un ancien officier de carrière, a ainsi demandé à ses subordonnés de diligenter rapidement des investigations contre la corruption qui gangrène le pays. Plusieurs interrogatoires et auditions ont donc été menés par le SSN au cours de ces dernières semaines.
Le 23 mai, lors de la présentation du Rapport 2017 sur l’activité des juridictions judiciaires arméniennes devant l’Assemblée nationale, le procureur général Arthur Davtyan a noté une hausse de 130% des affaires de corruption par rapport à 2016, montrant que l’Arménie était de plus en plus sujette à ce type d’infraction. Le magistrat donnait de cette manière les arguments nécessaires au gouvernement pour mener sa politique de transparence. Le jour même, A.Vanetsian déclarait dans les médias que son administration était au travail et que plusieurs personnes avaient déjà été placées en détention, sans toutefois avancer de chiffres sur le nombre d’individus mis en cause dans le cadre de ces procédures. Le directeur du SSN a également indiqué que de vastes opérations étaient actuellement en cours et que compte tenu de leur ampleur, il faudrait attendre encore quelque temps avant qu’elles aboutissent et qu’elles lui permettent de faire de nouvelles déclarations officielles. Même si le secret de l’enquête est bien conservé, à Erevan, «la rue» sait qu’un des objectifs de N.Pachinian est de faire mettre en accusation Taron Markarian, l’actuel maire de la capitale, contre lequel il a perdu les élections municipales en 2017.
N.Pachinian sait que les attentes de la société sont fortes et il a passé le message à ses ministres et aux principaux cadres de l’administration pour obtenir rapidement des avancées. Dans l’immédiat, il soigne la communication gouvernementale et celle des institutions publiques. Ainsi, le 25 mai, à l’occasion de la 27e assemblée de l’ONG Armenia Fund Inc. (fonds d’aide au développement humanitaire et électrique de l’Arménie basé en Californie), le Premier ministre a rappelé à ses interlocuteurs que la lutte contre la corruption était bien une priorité de premier ordre pour lui.