Selon Eurostat, 13,3 % de la population bulgare âgée de 20 à 64 ans vit à l’extérieur du pays, ce qui place la Bulgarie en 4e position dans l’UE pour l’expatriation des actifs. Ce phénomène est motivé par la recherche de meilleurs salaires et porte un nom dans la région des Balkans : gurbet désigne précisément cette émigration économique.
En 2018, les expatriés bulgares ont envoyé 1,176 milliard € dans leur patrie, une somme qui les place loin derrière la diaspora portugaise (plus de 3 Mds €), mais un record qui fait d’eux le premier « investisseur étranger » du pays. Sur ces fonds privés, environ 833 millions proviennent d'un des États membres de l'UE. La présence bulgare en Allemagne et en France s’est considérablement renforcée au cours des dernières années, tout en restant importante en Espagne, en Italie ou en Grande-Bretagne. Dans l’Hexagone par exemple, on constate que de nombreux Bulgares continuent de s’installer en Touraine, en Tarn-et-Garonne et en Bourgogne.
Les 343 autres millions € ont été envoyés à partir de pays non-UE, principalement des États-Unis, du Canada et de Turquie, trois pays accueillant également de fortes communautés bulgares. Pour rappel, en 2018, le budget de l'État bulgare était inférieur à 40 Mds de levs (soit 20,45 Mds €) et les dépôts enregistrés par les banques bulgares en décembre s'élevaient à près de 75 Mds de levs (soit un peu plus de 38 Mds €).
Depuis juin 2019, l’une des nouvelles destinations de prédilection de cette migration économique est la Suisse, car les ressortissants bulgares et roumains y bénéficient désormais d'une totale liberté de circulation et du droit de travailler. Sur le seul mois de juin, les autorités suisses leur ont délivré 1 136 permis de séjour d’une durée de cinq ans.
Sources : Nova TV, DW, CIReB, Svobodna Evropa, Money BG, Eurostat.