Alors que se poursuivent les manifestations entamées en juillet dernier afin de demander la démission du gouvernement de Boïko Borissov, perçu comme corrompu, le Parlement européen a voté, le 8 octobre, une résolution (358 voix sur 705), qui constate « une détérioration significative du respect des principes de l’Etat de droit », ainsi que « la nécessité de voir le gouvernement exercer un contrôle sévère sur l’usage des fonds européens ».
Les eurodéputés manifestent ainsi leur inquiétude face à l’évolution de l’État de droit et des droits fondamentaux en Bulgarie. Selon l’eurodéputé Radan Kanev (démocrate/PPE), cette résolution placera progressivement la Bulgarie dans une situation économique délicate, car elle devrait désormais dissuader une partie des investisseurs d’y placer leurs fonds ; un moyen efficace de faire pression sur Sofia pour obtenir des avancées.
Les Sofiotes qui demandent la démission du Premier ministre, eux, ne désarment pas : ils étaient encore plus d’une dizaine de milliers à la fin du mois de septembre à battre le pavé dans les rues de la capitale. Un acte 5 du « Grand soulèvement populaire » a été organisé le 16 octobre non seulement à Sofia mais aussi à Rousse, Varna, Yambol, Lovetch, Haskovo, Pernik, Dimitrovgrad, Bourgas et Tcherven Bryag. Dans la capitale, les milliers de participants au cortège ont été rejoints par plusieurs eurodéputés qui ont pris publiquement la parole (la Roumaine Ramona Strugariou, le Croate Ivan Sincic et le Néerlandais Paul Tang). Le 17 octobre, c’est l’eurodéputée irlandaise Clare Daly qui a participé à la 101e journée de mobilisation.
Le 19 octobre, une lettre ouverte exigeant la démission du gouvernement, signée par 1 256 intellectuels (acteurs, musiciens, scientifiques, journalistes…) a été envoyée au Parlement européen afin de souligner l’importance de la mobilisation.
Les organisateurs des « grands soulèvements populaires » ont fait savoir que le 5e acte était probablement le dernier événement organisé sous cette forme. Ils réfléchissent à d’autres actions capables d’infléchir la position du gouvernement.
Sources : Parlement européen, BNR, bTV, Mediapool.