Le Premier ministre britannique Boris Johnson a reçu son homologue hongrois, Viktor Orbán, au 10 Downing Street le 28 mai. Cette invitation a valu nombre de critiques au controversé B. Johnson qui a parfaitement assumé, estimant que la coopération avec la Hongrie était vitale pour le Royaume-Uni, en termes d’économie et de sécurité. Il a en outre rappelé que la Hongrie allait bientôt prendre la présidence du groupe de Visegrád, ce qui avait également son importance au regard des intérêts du pays dans la région.
Viktor Orbán avait précédemment félicité son homologue pour le Brexit. Il a été l’un des premiers leaders de l’UE reçu à Downing Street depuis la sortie du Royaume-Uni de l’Union. Perçu comme d’extrême-droite, antisémite et islamophobe, il a fait l’unanimité de l’opposition britannique contre lui. Au pouvoir depuis 2010, le Premier ministre hongrois est en effet connu pour ses prises de position problématiques au sein de l’Union européenne, concernant notamment l’immigration, la liberté des médias, l’indépendance de la justice, mais aussi les relations avec la Chine ou la Russie…
Le député travailliste Alex Sobel a déclaré : « Viktor Orbán est un antisémite notoire, il a alimenté la violence contre les Roms, il sévit contre les communautés LGBT et musulmane. Il attaque les normes démocratiques fondamentales et la liberté de la presse. Pourtant, Boris Johnson lui déroule le tapis rouge. Les députés de tous les partis devraient dénoncer cette situation. » La porte-parole du Parti travailliste pour les affaires étrangères, Lisa Nandy, s’est quant à elle insurgée contre cette rencontre, estimant que B. Johnson devrait condamner les tentatives répétées du Premier ministre hongrois de saper les valeurs démocratiques : « Tout ce qui n’est pas un rejet vigoureux de ces actes équivaut à dérouler le tapis rouge. » Downing Street a toutefois affirmé que B. Johnson avait fait part lors de l’entretien de ses préoccupations concernant les droits de l’homme en Hongrie, et notamment l’égalité des sexes, les droits des LGBT et la liberté des médias.
Les deux hommes auraient abordé de nombreux sujets de politique étrangère, dont la Russie, le Bélarus et la Chine : B. Johnson aurait encouragé son homologue à user de son influence pour promouvoir la démocratie et la stabilité.
Sources : RFE/RL, Independent, BBC.com.