Kirghizstan : annulation d’un projet d’investissement chinois sous la pression populaire

Le 24 février 2020, le gouvernement kirghize a annoncé qu’il annulait un projet d’investissement d’un montant de 275 millions de dollars, qui devait être réalisé par la Chine dans l’est du pays. Il s’agissait d’y construire un vaste centre logistique, mais les protestations des habitants du district de At-Bashi, dans la région de Naryn, ont eu raison de cet accord, signé lors de la visite du président chinois Xi Jinping en juin 2019.

La Chine ne disposera donc pas des 200 hectares promis et va se voir attribuer l’équivalent de 645 000 dollars de compensations.

Le 17 février, la société à capitale mixte sino-kirghize Ata-Bashi, qui devait s’implanter dans la zone économique spéciale de Naryn, avait déjà annoncé qu’elle renonçait à travailler dans les conditions actuelles, alors qu’une partie de la population locale protestait depuis janvier contre l’édification de ce centre logistique.

Près d’un millier de manifestants, dont des cavaliers, se sont réunis le 24 février pour protester contre l’influence croissante de la Chine dans le pays. Certains portaient des drapeaux du Kirghizstan, d’autres des pancartes sur lesquelles était écrit : « Nous ne donnerons pas la terre kirghize à la Chine ». Le mécontentement serait monté à la suite de rumeurs affirmant que les 200 hectares attribués à la société mixte avaient été vendus et non loués (concession de 49 ans).

Déjà en août, des heurts entre des villageois et des employés chinois opérant dans une mine détenue par la Chine près de Naryn avaient fait une vingtaine de blessés et provoqué des protestations de la part de Beijing.

Sources : RFE/RL, Belt & Road News, The Diplomat.