Malgré les accords de libre circulation conclus avec Pristina en 2011, le gouvernement de Belgrade s’est longtemps opposé à la politique kosovare de ré-immatriculation avec les lettres RKS ou KS (désignant la République du Kosovo) des plaques des véhicules des 120 000 habitants du Nord Kosovo. Comme la Liste serbe, formation politique des Serbes du Kosovo, il souhaitait que les voitures de la région conservent leur immatriculation serbe portant les lettres des villes (KM, PR, PZ, GL, UR, PE et ĐA) de ce territoire enclavé. D’ailleurs, le président de Serbie, Aleksandar Vučić, avait déclaré en octobre 2022 que l’État serait au côté des Serbes du Kosovo, qui « ne voulaient pas écouter Albin Kurti » (Premier ministre kosovar) et procéder au réenregistrement. Il a finalement changé d’avis après la signature des accords conclus à Bruxelles et à Ohrid en février et mars 2023.
Le 1er décembre 2023, le délai pour modifier ces plaques minéralogiques expirera. Bien qu’ils n’y soient pas favorables, un grand nombre de citoyens du nord du Kosovo ont décidé d’effectuer ce changement, réalisant que c’était la condition sine qua non pour continuer d’utiliser leur véhicule personnel. Alors que les employés serbes de l’administration ont cessé de travailler après la suspension pour refus d’obéissance du commandant régional Nenad Đurić, la police kosovare a pris le contrôle des enclaves serbes du Nord Kosovo. Ainsi, verbaliser ou interdire la circulation des véhicules anciennement immatriculés lui est désormais possible. Dans ce contexte, les réfractaires serbes se sentent acculés, car leurs déplacements entre le Nord Kosovo et la Serbie sont réguliers (une partie des familles vit sur le territoire serbe).
Face à l’afflux de dernière minute, les centres d’immatriculation et de contrôle technique travaillent désormais le week-end. Au cours des 10 premiers jours de novembre, 1 220 véhicules ont adopté les plaques RKS.
Sources : Danas, Naslovi, Vesti.
