Le FBI a récemment lancé des investigations à l'encontre de Rudolph Giuliani, ancien maire de New York et avocat du président Donald Trump, pour savoir si l'intéressé a tenté d'influencer le gouvernement roumain, non pas dans l’intérêt d’une entité ou d’un citoyen américain, mais d’un ressortissant roumain. Si tel est le cas, il n'a pas respecté le Foreign Agents Registration Act (FARA) et s'expose à des poursuites pénales, car il lui aurait fallu notifier son activité auprès du ministère américain de la Justice.
C'est la lettre qu’il a adressée le 22 juillet 2018 au président Klaus Iohannis pour dénoncer les « excès » commis par la Direction nationale anti-corruption (DNA) du parquet général de Roumanie qui a attiré l'attention des agents fédéraux. Dévoilé par la presse roumaine, ce courrier avait été fut largement relayé. L'avocat y sollicitait une amnistie pour des personnes reconnues coupables après des poursuites dirigées par la DNA. Dans le cadre de cette enquête, des agents fédéraux ont procédé en avril 2021 à une perquisition dans l'appartement et le bureau de R. Giuliani à New York afin de saisir des téléphones et des ordinateurs. Le mis en cause a alors déclaré qu’il « n’avait jamais représenté un ressortissant étranger ». De même, ses contrats professionnels précisaient qu’il ne représentait pas d’entités étrangères ni ne pratiquait pour leur compte d’activités de lobbying.
Cependant, selon le média Politico, R. Giuliani aurait adressé cette fameuse lettre à K. Iohannis pour le compte de Freeh Group, qui l'aurait en retour rémunéré pour ce service. Or, cette société, spécialisée dans la gestion de crise, est également employée depuis 2016 par Gabriel « Puiu » Popoviciu, un magnat roumain, pour examiner les preuves l'incriminant dans l'affaire Ferma Baneasa (il y a été condamné pour fraude immobilière). Le 18 mai, G. Popoviciu aurait confié aux journalistes de Politico avoir déjà rencontré R. Giuliani. Ce dernier, interrogé à son tour par la presse britannique, a indiqué que la lettre avait une portée générale, qu'elle se fondait sur un rapport rédigé par le cabinet conseil de Freeh Group et qu'elle ne s'appliquait pas seulement à l'affaire Popoviciu. Le rapprochement entre Giuliani et Popoviciu pourrait expliquer pourquoi Hunter Biden, le fils du président Joe Biden, autrefois proche du magnat roumain, a pris ses distances avec lui par la suite.
L’entourage de K. Iohannis a précisé que le Président n’avait jamais répondu à la demande de R. Giuliani.
Sources : Mediafax, Antena 3, Politico.