Russie : retour sur l’attaque terroriste au Daghestan

Le dimanche 21 juin, un acte terroriste a été perpétré en Russie, dans la république du Daghestan. Plusieurs attaques coordonnées ont visé des postes de police, une église orthodoxe et une synagogue, faisant 20 morts et 46 blessés. La République, à majorité musulmane, a déclaré trois jours de deuil et on notera que ce deuil ne s’est pas étendu au reste de la Fédération de Russie.

Deux villes ont été ciblées, Makhatchkala (la capitale) et Derbent, lors de la fête orthodoxe de la Pentecôte. Selon les autorités russes, vers 18h00, des hommes armés ont ouvert le feu avec des armes automatiques et incendié la synagogue de Derbent. Simultanément, une attaque a eu lieu à Makhatchkala contre une église, les assaillants ayant tenté de brûler l'icône principale. Les postes de police des deux villes ont également été attaqués, faisant de nombreuses victimes.

Cet événement rappelle le passé sombre de la république marqué par l'islamisme radical. Entre 2007 et 2017, l'Émirat du Caucase avait multiplié les attaques au Daghestan et dans les républiques voisines. Les médias russes ont rapporté que, parmi les assaillants se trouvaient deux fils du chef du district de Sergokala, Magomed Omarov, aussitôt arrêté par la police.

Dans une vidéo sur Telegram, Sergueï Melikov, responsable de la République du daghestan, a suggéré que l'Ukraine était impliquée dans l'attaque et que le Daghestan était désormais directement impliqué dans la guerre en Ukraine : « La guerre arrive dans nos foyers ». Le chef de la commission des affaires internationales de la Douma d'État russe, Leonid Sloutskiï, a affirmé que ces attaques au Daghestan, simultanées à une frappe de missile ukrainien à Sébastopol qui a causé la mort de quatre personnes, ne pouvaient pas être considérées comme inattendues. Le nationaliste russe Dmitriï Rogozine, en Ukraine occupée, a averti que l'imputation systématique des attaques à l'Ukraine et à l'OTAN pourrait poser de graves problèmes à la Russie. En mars, lors de l’attentat perpétré au Crocus City Hall de Moscou, les autorités russes avaient d’emblée incriminé l'Ukraine et l'Occident, malgré la revendication de l'État islamique.

Sources : Eurasianet, Radio Liberty.