Par Céline Bayou (sources : Novinite, TASS)
Lors de sa conférence de presse annuelle, le Président russe est revenu sur le projet de gazoduc South Stream qui aurait dû acheminer via la mer Noire du gaz russe à destination de l’Europe en passant notamment par la Bulgarie. Or, depuis décembre 2014 et son annonce surprise de l’abandon du projet, V.Poutine fait porter une bonne part de responsabilité dans cet échec au gouvernement bulgare. Le 17 décembre 2015, il a exprimé sa perplexité devant la position, qualifiée de «lâche», de la Bulgarie.
C’est en effet Sofia qui, au printemps 2014, a décidé de ne pas lancer les travaux d’installation du tube sur son territoire. Le pays avait été mis en demeure par l’Union européenne de tout interrompre du fait de la non-conformité de ce projet avec les règles communautaires en matière d’acheminement gazier. Pour le Président russe, en obtempérant la Bulgarie a tout simplement perdu de vue son intérêt national: V.Poutine a rappelé que la pose de ce tube sur le territoire bulgare aurait permis de créer des emplois et, à terme, de récolter 400 millions d’euros par an au titre du transit gazier.
On comprend que V.Poutine soit déçu, le projet de substitution au South Stream –qui devrait passer par la Turquie– semblant largement compromis par la dégradation des relations russo-turques.
Le 17 décembre 2015, le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, lui, se trouvait en visite officielle à Berlin. Lors de son entrevue avec la chancelière Angela Merkel, il a évoqué la question de l’avenir énergétique de son pays. Un groupe de travail devrait être créé avec le soutien de la Commission européenne afin de créer un centre de distribution de gaz, provisoirement surnommé «Balkan». La Bulgarie poursuit en effet son projet de devenir un hub qui contribuerait à la diversification des sources et des voies d’acheminement du gaz dans la région. Elle n’est pas seule sur les rangs.