Bélarus : quel risque d’implication directe dans la guerre?

Selon Aliaksandr Azarov, représentant d’une association d’anciens responsables des forces de sécurité bélarusses (il a servi comme lieutenant-colonel au sein du ministère de l’Intérieur), si le président en exercice Aliaksandr Loukachenka décidait d’impliquer les forces armées du Bélarus en Ukraine et de décréter une mobilisation générale, une désertion généralisée serait l’option la plus probable.

Alors que des troupes russes sont stationnées au Bélarus et que Moscou vient d’y organiser de vastes exercices militaires, certains s’interrogent en effet au sujet du risque d’invasion de l’Ukraine par le Nord et, le cas échéant, d’implication directe des forces armées bélarusses.

Pour A. Azarov, dont l’association, créée en 2020, est qualifiée par Minsk d’« organisation terroriste », il est très difficile d’évaluer les intentions réelles d’A. Loukachenka, qui change de discours très fréquemment. Mais, si l’armée soutient partiellement la Russie aujourd’hui, en revanche la majorité des soldats qui la composent s’en détachent et ne manifesteraient aucune volonté de se trouver impliqués dans cette guerre. A. Azarov souligne d’ailleurs que les forces armées bélarusses n’ont été impliquées dans aucune action militaire depuis leur création, au début des années 1990.

Il n’en reste pas moins que, selon lui, des préparatifs sont en cours : les forces aériennes bélarusses participent à des exercices et l’aviation russe procède à des manœuvres offensives. En outre, des rumeurs de mobilisation au Bélarus circulent depuis que les employés d’agences de sécurité nationale ont été contraints de remettre leurs passeports aux autorités, ce qui les empêche de quitter le pays.

Pour A. Azarov, le Bélarus est actuellement en situation d’occupation par la Russie et le régime de Loukachenka peut être qualifié de collaborationniste. Depuis qu’un groupe conjoint de troupes a été créé, l’armée bélarusse est, de fait, subordonnée à l’armée russe et c’est bien Moscou qui prend les décisions.

Sources : Nastoiachtchee Vremia, RFE/RL.