En 2016, Nikola Gruevski (VMRO), a quitté ses fonctions de Premier ministre de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine à la suite d’un scandale d'écoutes téléphoniques, de pression sur le système judiciaire et de corruption. Il a été condamné pour ces actes en mai 2018 à deux ans et demi d’emprisonnement mais, après avoir épuisé tous les recours possibles et afin d’échapper à sa peine, il a fui à la mi-novembre en Hongrie. Les autorités albanaises ont déclaré que N. Gruevski avait quitté le pays en direction de Budapest dans un véhicule appartenant à l'ambassade de Hongrie, probablement en traversant l’Albanie, le Monténégro et la Serbie.
Le 20 novembre, par l’intermédiaire de sa page Facebook, N. Gruevski a annoncé qu'il avait officiellement obtenu l'asile politique en Hongrie au motif qu’il avait été victime d'une « chasse aux sorcières politique » en Macédoine. Le même jour, le journal Magyar Idök a confirmé que sa demande avait été approuvée. Une rapidité qui fait suspecter aux détracteurs du gouvernement hongrois un traitement spécial.
Sollicité par la presse, le porte-parole du gouvernement hongrois Zoltán Kovács (Secrétaire d’État à la diplomatie publique) a indiqué sur les réseaux sociaux que la Hongrie ne pouvait pas fournir d'informations officielles sur l'asile de N. Gruevski, car la loi hongroise interdisait à l’exécutif de partager de telles informations. Celles-ci ne pourraient être communiquées qu’aux Nations Unies, si l’organisation en faisait la demande. The Guardian a raillé l’attitude du gouvernement hongrois dans cette affaire, et plus particulièrement celle du Premier ministre Viktor Orbán,« fier de faire de son pays l’un des endroits les plus difficiles en Europe pour demander l’asile » et qui protège activement un politicien condamné par la justice d’un pays démocratique.
Les autorités macédoniennes, elles, ont adressé à Budapest une demande d’extradition visant N. Gruevski.
Sources : Nova Makedonija, Magyar Idök, The Guardian.
