Bosnie-Herzégovine : B.Izetbegović clarifie sa position sur les accords de Mostar

Le 17 juin 2020, douze ans après les dernières élections à Mostar (canton bosnien d’Herzégovine-Neretva), Bakir Izetbegović (président du Parti de l’Action démocratique, SDA) et Dragan Čović (dirigeant l’Union démocratique croate, HDZ BiH) s’étaient entendus pour signer un accord afin d’organiser un nouveau scrutin à Mostar. Ce compromis devait permettre de mettre fin à « tous les types de discrimination contre les peuples et les citoyens ». Pour rappel, la Bosnie-Herzégovine (BiH) possède un fonctionnement fondé sur un équilibre démocratique entre les « peuples constitutifs » (c’est-à-dire les trois groupes ethniques : Bosniaques, Serbes et Croates) qui la composent.

Concernant la mise en œuvre de cet accord bipartite, B. Izetbegović a récemment envoyé une lettre, dont il a rendu public le contenu, à son homologue D. Čović. Le dirigeant bosniaque explique à son homologue bosno-croate qu’il poursuivra ces négociations seulement si elles sont transparentes et incluent désormais d’autres acteurs, jugés incontournables pour avancer sur le fond. Il s’agirait de faire asseoir à la table des experts juridiques et des représentants de la Chambre des peuples de la Fédération croato-musulmane, ainsi que d’ONG. B. Izetbegović confie au dirigeant du HDZ que la médiation des États-Unis et de l’Union européenne lui apparaît dorénavant tout aussi indispensable. Il ne veut pas d’« une tribune » médiatique, où chacun mènera ses propres objectifs de campagne électorale, mais souhaite des avancées concrètes sur l’organisation de futures élections à Mostar. Selon lui, ces progrès passent inévitablement par une préservation, mais aussi une amélioration de l’équilibre délicat entre citoyenneté et ethnicité : c’est sur lui que repose actuellement la Constitution fédérale.

En outre, B. Izetbegović se dit déterminé à lutter à la fois contre les divisions ethniques visibles au sein de la Fédération et contre certaines formes de discriminations qui affecteraient, selon lui, le groupe parlementaire élu par des électeurs pro-bosniaques et de gauche. Pour cette raison, il se positionne en faveur d’une réforme de la Constitution de Bosnie-Herzégovine.

Sources : Slobodna Bosna, Nezavisime, Danas, SDA.