Le 10 juin, Šefik Džaferović, président en exercice de la présidence de la Bosnie-Herzégovine et vice-président du Parti de l’action démocratique, a participé à Thessalonique au sommet du processus de coopération en Europe du Sud-Est (SEECP) présidé par la Grèce. Il a déclaré que, depuis plus d'un an maintenant, une grave crise politique sévissait dans son pays, accentuée depuis l'agression contre l'Ukraine du fait que certains acteurs politiques bosniens étaient sous influence russe : ces derniers remettaient en question les accords de Dayton, menaçant de faire sécession et prenant des mesures anticonstitutionnelles. C’est pourquoi, il était de la plus haute importance d'aider l'Ukraine à se défendre contre l'agression dont elle fait l’objet.
Si Š. Džaferović soutient les mesures occidentales contre la Russie, il a rappelé que la communauté internationale avait été plus conciliante avec l’Ukraine, approvisionnée en temps voulu en armes de défense, qu’avec la population de son pays lors de la guerre de Bosnie (1992-1995) qui s'était vu imposer un embargo « injuste » sur les importations d'armes, l’empêchant en partie de se défendre contre l’agression de ses anciens compatriotes yougoslaves. La communauté internationale aurait donc tiré les enseignements de cette expérience.
Mais elle a, dès lors, toujours une dette envers la population bosnienne, une obligation que Bruxelles pourrait rembourser en accordant à son pays le statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Š. Džaferović soutiendra ce projet lors du prochain sommet Union européenne-Balkans occidentaux prévu le 23 juin et continuera à plaider pour l’intégration de son pays à l’OTAN.
Il a également demandé aux États-Unis, à l'Union européenne et au Royaume-Uni de renforcer le Bureau du Haut Représentant, seule instance à pouvoir améliorer la situation actuelle.
Sources : Slobodna Bosna, Avaz, N1.