Bosnie-Herzégovine : l’origine ethnique de Fahrudin Radončić objet de polémique

Par Stéphan Altasserre (sources : Face HD, Slobodna Bosna, Depo Portal)

En octobre 2018, les trois membres de la présidence bosnienne, l’exécutif du gouvernement central de Bosnie-Herzégovine, seront renouvelés au suffrage universel. L’un d’entre eux, Bakir Izetbegović (SDA, conservateur), élu en 2014 devant un autre candidat, Fahrudin Radončić (dirigeant et député du SBB-BiH, centre droit), représente la composante bosniaque, c’est-à-dire bosno-musulmane, du pays.

En Fédération de Bosnie-Herzégovine (BiH), l’entité bosnienne accueillant majoritairement les membres d’origine bosniaque, les derniers jours ont été marqués par des affrontements verbaux entre Semir Efendić, le maire de l’arrondissement de Novi Grad (canton le plus peuplé de Sarajevo), et F.Radončić, ce dernier étant déjà en campagne pour tenter à nouveau sa chance en 2018.

Ainsi, le maire d’arrondissement a reproché publiquement à F.Radončić de ne pas être «ethniquement bosnien». Il est, en effet, de notoriété publique qu’il est né et a grandi au Monténégro, et n’a acquis la nationalité bosnienne qu’après avoir émigré en Bosnie-Herzégovine. Où il a, également, assumé les fonctions de ministre de la Sécurité de 2012 à 2014).

Selon S.Efendić, F.Radončić «ne connaîtrait pas les cultures» bosnienne et bosniaque. Or, les trois membres de la présidence sont censés représenter chacun l’une des trois ethnies (bosniaque, bosno-serbe et bosno-croate), elles-mêmes liées à une culture religieuse.

Dans la mesure où l’origine ethnique d’un candidat n’est pas un préalable, les propos de S.Efendić sont jugés discriminants à l’égard de F.Radončić par une partie de la presse bosnienne.