Par Stéphan Altasserre (sources : Dnevnik, Federalna novinska agencija )
Depuis la fin de la guerre, l’État et le gouvernement central de Bosnie-Herzégovine sont dirigés conjointement par des représentants des trois composantes nationales: les Bosniaques (slaves de tradition musulmane), les bosno-serbe et les bosno-croates. Ce mode de fonctionnement, qui se veut respectueux des principales minorités du pays, ne suffit pas à apaiser toutes les tensions intracommunautaires.
En février 2017, le parlement européen a adopté une résolution portant sur la Bosnie-Herzégovine dans laquelle il appelait les autorités à garantir le pluralisme des médias et à assurer la diffusion télévisuelle dans toutes les langues officielles de la Bosnie-Herzégovine.
Dans ce contexte, le 8 mars, Željana Zovko, représentante bosnienne d’origine bosno-croate au Parlement européen, a profité de l’écoute dont elle bénéficiait à l’occasion de la Journée de la femme pour faire une déclaration publiée par le Bureau des relations publiques du Parti populaire européen. Il s’agissait pour l’intéressée, également membre de la délégation en faveur des relations avec la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, de rappeler que le respect de la liberté des médias est indispensable pour tout pays souhaitant adhérer à l’Union européenne.
Ce faisant, elle a souligné un problème rencontré par les Croates en Bosnie-Herzégovine. En effet, ces derniers ne disposent pas encore d’un canal télévisuel diffusant dans leur propre langue, alors que cette minorité nationale est une des trois principales composantes du pays et de l’État central.
Pour la parlementaire, une solution à cette situation serait la mise en place d’un système de radiodiffusion publique, qui serait établi selon les principes modernes de développement des systèmes de médias à l’instar de ce que font la Belgique et la Suisse.